« Sarclo sings Dylan », avec aussi Sanseverino, Johnny Montreuil, Loïc Lantoine…
Les Jeudis de Sarclo, une jolie et nouvelle [...]
Depuis plus de trente ans, Jean-Marie Machado navigue entre l’univers classique et le monde du jazz, encrant son questionnement sur son identité composite. Nouvel album : Pictures of Orchestra, sortie le 8 mars chez La Buissonne.
Ici commence ailleurs. Impossible de tout à fait bien entendre ce qui se trame entre les lignes de son piano sans revenir aux origines de ce compositeur. Installé en France après avoir passé son enfance au Maroc, Jean-Marie Machado y interroge les tréfonds de sa mémoire, celle de ses aïeux portugais, espagnols et italiens, pour élaborer sa thématique, aux frontières de bien des musiques. À l’œuvre dès l’ensemble Vibracordes ou dix ans plus tard avec « La Main des Saisons », oratorio profane inspiré des poèmes de Fernando Pessoa, cette quête, de sentiments partagés en goût pour l’altérité, ne cesse de nourrir chacun des projets du pianiste, qu’il s’agisse du sextet Andaloucia ou de l’orchestre Danzas, son phare esthétique. Nul n’a oublié l’initiatique « fiesta nocturna » de cette formation désormais au long cours, où le compositeur conviait le jazz à entrer dans les danses du bassin méditerranéen.
Un explorateur des horizons poétiques
Douze ans plus tard, c’est toujours dans de mêmes perspectives que s’inscrit le nouvel album de Danzas, Pictures For Orchestra, enregistré aux Studios La Buissonne, l’endroit idoine pour maintenir le cap vers un horizon poétique, où les histoires d’ego laissent place à l’émoi. Autrement dit, au diapason des intentions de celui qui aime à se définir tel un « explorateur d’univers musicaux » : enjamber les frontières mortifères, tisser des ponts au-delà des a priori, afin de faire émerger des formules hybrides, à partir des personnalités de chacun de ses complices. C’est ainsi, dans l’écoute d’un collectif au pluriel des singularités qui le composent, que Jean-Marie Machado cultive sa différence avec élégance, dans une curiosité qui l’incline à l’oblique transversalité.
Jacques Denis
à 20h30. Réservations : pan-piper.com
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