L’enfant sauvage
Marie Provence crée L’Enfant Sauvage, [...]
Le Collectif Petit travers déploie une partition virtuose pour sept jongleurs.
« De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l’Impair, Plus vague et plus soluble dans l’air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. » écrivait Verlaine dans son Art poétique. Sans doute les compositions du collectif Petit travers se trament-elles ainsi, tant la mélodie des gestes et des balles dialoguent avec les lignes rythmiques de la musique. Après Pan-Pot, qui explorait les rapports du jonglage au répertoire pour piano, de Bach à Ligeti, Les beaux orages qui nous étaient promis se déploie sur une partition commandée à Pierre Jodlowski. « Nous avons cherché un vocabulaire commun avec lui, en croisant nos champs lexicaux. Nous nous sommes rencontrés sur les thèmes du montage, de la construction de la présence au travers d’un matériau polysémique et du rapport à la scansion » expliquent Julien Clément et Nicolas Mathis, coauteurs de la pièce.
Ballet aérien
« Les correspondances naissent par la rythmique et l’imaginaire. Nous avons travaillé sur les pulsations, sur la décomposition du temps mais également sur les paysages que suggère la musique. La partition, composée par séquences, porte une charge émotionnelle qui inspire des mouvements jonglés. » Jouant des forces, des trajectoires, des rythmes et des intensités, les sept jongleurs dessinent une chorégraphie tout en précision, alternant chœur et contrepoint. « L’expressivité du jonglage vient ici moins de la profusion des motifs que du foisonnement de gestes simples, qui agissent sur les perceptions et créent l’émotion. ». Dérobé dans un poème de Guy Goffette, le titre murmure déjà des images qui soufflent comme des promesses…
Gwénola David
Marie Provence crée L’Enfant Sauvage, [...]