Que du bonheur (avec vos capteurs), de Thierry Collet , mis en scène par Cédric Orain
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Avec Le Train Zéro, Aurélia Guillet convie le spectateur à la découverte d’un auteur russe contemporain, Iouri Bouïda, autour de l’histoire d’un train qui ne mène nulle part.
Comment avez-vous découvert ce texte ?
Aurélia Guillet : Miglen Mirtchev, qui sera l’interprète de ce seul en scène, m’a un jour apporté ce texte alors que nous travaillions ensemble autour de Dostoïevski. Et cela a été une vraie rencontre, inespérée, avec un texte écrit à la fin des années 1990, d’une grande actualité. Le Train Zéro évoque Le Désert des Tartares ou encore les univers de Kafka. C’est une nouvelle qui marque tous ceux qui la lisent, qui véhicule une pensée très vivante et lucide. Iouri Bouïda vit actuellement à Moscou. Il est très reconnu en Russie, et j’avais envie de le faire découvrir en France.
Que raconte ce Train Zéro ?
A.G. : A la fin de sa vie, un homme déroule son passé. Il a consacré son existence au passage du Train Zéro, dont on ne sait pas d’où il vient, ni où il va. Il est seul, dans une gare ferroviaire abandonnée. Ce récit a été écrit au moment de l’écroulement du bloc soviétique et renvoie à ce monde qui s’est effondré sans transition, un événement dont l’héritage nous touche encore.
Est-ce un récit documentaire ?
A.G. : Non. Le texte est plutôt du registre fantastique. Il met en place un univers totalitaire comme dans Le Procès de Kafka et fait entendre la parole de celui qui résiste à un ordre écrasant. C’est un texte très accessible et très profond à la fois. Énigmatique et très concret. Il raconte comment l’humanité peut persister au milieu d’un ordre absurde. Il mélange le poids du réel et une grande alacrité de pensée.
Comment avez-vous travaillé son adaptation ?
A.G. : Le romanesque est évoqué, plus suggéré que raconté. On a privilégié le processus de remémoration. Le théâtre devient l’espace d’un homme qui se souvient. Nous serons dans la salle Le Terrier, en sous-sol, une salle basse avec des piliers, sorte de salle labyrinthique qui conviendra parfaitement à cet univers. Miglen est d’origine bulgare et ce texte lui rappelle l’existence de son père qui dirigeait l’Opéra de Sofia sous un régime écrasant. Il s’agit aussi de savoir comment survivre après. Comment on fait pour revivre autrement.
Propos recueillis par Eric Demey
du lundi au samedi à 20h, le dimanche à 15h30. Relâche le mardi. Tel : 01 48 13 70 00.
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