Lucy in the sky est décédée de Bérangère Janelle
Bérangère Jannelle met en scène un texte [...]
Sous la direction de Simon Pitaqaj, Denis Lavant interprète le rôle central du Rêve d’un homme ridicule. Une adaptation pour la scène de la nouvelle de Fédor Dostoïevski qui croise ce texte avec des extraits de L’Idiot, des Frères Karamazov et du Dictateur de Charlie Chaplin.
« Le lien qui m’unit à l’œuvre de Dostoïevski remonte à loin, puisque l’un des premiers rôles importants que l’on m’a demandé de jouer au théâtre était, en 1983, le rôle d’Hippolyte dans une adaptation de L’Idiot mise en scène par Jean-Louis Thamin. Suite à cela, je me suis plongé dans Les Carnets du sous-sol, qui est le pendant du Rêve d’un homme ridicule. Ce texte m’a bouleversé. L’écriture de Dostoïevski effectue des plongées phénoménales dans les abîmes de l’humain : des plongées qui rejoignent l’âme slave, comme on dit de façon un peu clichée. Je me suis toujours senti très proche de cette démesure des sentiments. Le personnage que j’incarne dans le spectacle mis en scène par Simon Pitaqaj est considéré comme un homme ridicule parmi les humains, car il croit à quelque chose de plus noble que ce qu’il voit apparaître dans la société dans laquelle il vit.
Notre incapacité à fonder une société harmonieuse et équitable
Le rêve dans lequel se voit plongé ce personnage le place face au questionnement fondamental qui l’occupe. C’est ce questionnement qui, en le mettant en porte-à-faux avec ses semblables, l’a amené à l’idée de suicide… Cette fable nous raconte le caractère vain de l’expérience humaine. Il y a quelque chose dans l’homme, dès qu’il devient un être social concerné par ce qui l’entoure, de désespérant, quelque chose qui l’entraîne inévitablement vers la maladresse, l’erreur, la chute. Notre époque en est l’exemple criant. Les grandes utopies sont aujourd’hui tombées. Finalement, l’unique conviction qui perdure est celle du commerce… A la fin du XIXème siècle, Le Rêve d’un homme ridicule témoigne déjà de notre incapacité à être heureux à plusieurs, à fonder une société harmonieuse et équitable. »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat
Les 10 et 12 mars 2020 à 14h45 ; les 11, 13 et 14 mars à 20h30. Durée de la représentation : 1h30. Tél. : 01 69 22 56 19. www.theatre-corbeil-essonnes.fr
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