Le Pré aux Clercs

Tout au long de son mandat à la tête de l’Opéra Comique, qui s’achève cette saison, Jérôme Deschamps n’aura eu de cesse de donner à entendre le répertoire français du XIXème siècle. Rien d’étonnant à ce qu’il programme donc Le Pré aux clercs de Ferdinand Hérold, créé à l’Opéra Comique en 1832, et qui connut plus de 1600 représentations jusqu’en 1949 ! Un tube aujourd’hui bien oublié, mais dont la musique, mélodique et toujours bien sonnante, sert à merveille le livret basé sur les Chroniques du règne de Charles IX de Prosper Mérimée. Une plongée palpitante dans les journées qui précédèrent la Saint-Barthélémy… La direction musicale a été confiée très intelligemment à Paul Mc Creesh, dont on connaît le travail, remarquable, qu’il accomplit avec son chœur et son ensemble anglais sur instruments anciens, The Gabrieli Consort and Players. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il est depuis 2013 le chef principal de l’Orchestre Gulbenkian de Lisbonne, la meilleure phalange portugaise. C’est avec cet orchestre qu’il donne Le Pré aux Clercs. La mise en scène est signée de l’administrateur général de la Comédie-Française, Eric Ruf. Dans le casting, on signalera la présence, attendue, du ténor Michael Spyres, aux aigus brillants et à la diction française impeccable. Marie Lenormand, Joël Azzaretti ou encore Emiliano Gonzalez Toro complètent la distribution, sans oublier l’impeccable chœur Accentus.

A. Pecqueur