La Terrasse

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Le Joueur d’Echecs

Les Acteurs de bonne foi de Marivaux, comédie mi-tendre mi-amère sur les atermoiements du coeur, sous le grain raffiné et sensuel de Jean-Pierre Vincent.

Publié le 10 janvier 2009

André Salzet adapte et interprète la fascinante nouvelle de Stefan Zweig.

Européen convaincu, intellectuel féru de littérature et d’histoire, écrivain fascinant par ses analyses psychologiques remarquablement fines et percutantes, humaniste et pacifiste, Stefan Zweig, brillant viennois, est hélas né en 1881. On imagine l’horreur absolue qu’il a dû éprouver face à la barbarie et la cruauté industrielles des nazis, qui ont ravagé l’Europe tout entière. Exilé au Brésil en 1935, il s’est donné la mort en 1943. Le Joueur d’Echecs, nouvelle publiée à titre posthume, met en présence sur un paquebot un narrateur autrichien, qui intervient dans l’intrigue, un champion mondial d’échecs, redoutable tacticien et par ailleurs fruste et sans aucun raffinement, Mirko Czentovic, et un inconnu mystérieux, autrichien lui aussi, qui a appris à jouer mentalement afin de survivre pendant sa détention par la gestapo. Comme à son habitude, Stefan Zweig brosse un portrait étonnamment précis, subtil et pertinent des personnages. Il élabore un récit en abîme où « jeu d’échecs, jeu d’écriture et jeu de manipulation du lecteur donnent à l’œuvre puissance et suspense », selon le metteur en scène Yves Kerboul. L’œuvre bien sûr rappelle aussi avec force l’égarement extrême qui caractérise cette époque, et l’Histoire confère à l’intrigue un triste relief et une profondeur émouvante. C’est André Salzet, dont on a admiré le jeu sobre dans La Colonie Pénitentiaire de Kafka, qui adapte et interprète la nouvelle. Il interprète aussi dans le même théâtre Effroyables jardins de Michel Quint, mis en scène par Marcia de Castro, où le narrateur se souvient de son père instituteur, clown ridicule pendant son temps libre, et aussi résistant.
Agnès Santi


Le Joueur d’Echecs de Stefan Zweig, adaptation André Salzet, mise en scène Yves Kerboul, du 14 au 18 janvier, du 27 janvier au 1er février, du 10 au 15 février, du mardi au samedi à 21h, dimanche à 15h. Effroyables Jardins de Michel Quint, mise en scène Marcia de Castro, du 20 au 25 janvier, du 3 au 8 février, du 17 au 22 février, mêmes horaires, au Théâtre du Petit Saint-Martin, 17 rue René Boulanger, 75010 Paris. Tél : 01 42 02 32 82.

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