Le Crépuscule du Che
Avec Olivier Sitruk et Jacques Frantz, la pièce mise en scène par Gérard Gelas déploie une joute oratoire convaincante entre le Che et un journaliste, centrée sur la question de la violence révolutionnaire. Un théâtre “classique“, sobre et efficace.
Hors du temps
L’enseignant de philosophie et écrivain José Pablo Feinmann, né à Buenos-Aires en 1943, a su ici construire un dialogue vif, nerveux, précis, dans un moment suspendu comme hors du temps. La confrontation entre Olivier Sitruk (le Che) et Jacques Frantz (le journaliste) est totalement convaincante, surtout dans les instants où elle est le plus retenue, le plus centrée sur l’intériorité des personnages, évitant ainsi toute tentation illustrative. Jacques Frantz campe aussi avec une juste conviction un journaliste du New York Times, et Fidel Castro. Les autres personnages, oniriques ou réalistes, sont moins marquants. La mise en scène, sobre, efficace et de facture classique, vaut surtout par la direction d’acteurs, par la qualité de la joute oratoire, qui pointe des questions d’une éternelle actualité sur l’émergence de la haine et le surgissement de la violence. Progrès historique : la lutte révolutionnaire a cédé la place à de lâches, délirants et immondes attentats. Une pièce créée lors d’Avignon Off 2010.
Agnès Santi
Le Crépuscule du Che de José Pablo Feinmann, traduction et adaptation Marion Loran, mise en scène Gérard Gelas, à 01 43 22 77 74. Spectacle vu au théâtre du Chêne Noir à Avignon. partir du 20 janvier 2011 du mardi au samedi à 19h et le dimanche à 15h, au Théâtre du Petit Montparnasse, 31 rue de la Gaîté, 75014 Paris. Tél :