« Douze – La Vie en alexandrins », un premier spectacle de Jean-Pierre Brouillaud qui célèbre le vers.
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Dans la mise en scène de Michel Favart, Catherine Aymerie s’empare de la nouvelle de Balzac avec grâce et maîtrise. Une partition intense, millimétrée, admirable, qui interroge la création artistique.
Quelle sublime partition que cette nouvelle de Balzac, quelle intensité tout à fait théâtrale dans son cheminement, qui met en jeu ce que signifie la quête de l’art, non pas par une somme de réflexions théoriques, mais par la confrontation aiguë de trois artistes – un jeune peintre en devenir, Nicolas Poussin, curieux et à l’écoute de ses aînés, recherchant ardemment le geste juste ; un peintre de cour bien établi, Porbus, connu pour son admirable portrait du roi Henri IV ; un vieillard et maître épris d’absolu, Frenhofer, personnage totalement fictif, génial technicien à l’ambition prométhéenne. « Non, mon ami, le sang ne court pas sous cette peau d’ivoire » dit ce dernier en regardant la Marie Égyptienne de Porbus. « La mission de l’art n’est pas de copier la nature, mais de l’exprimer ! Tu n’es pas un vil copiste, mais un poète ! » s’exclame-t-il. L’auteur de La Comédie humaine orchestre leur rencontre d’un atelier à l’autre, laissant voir toutes les facettes et les implications d’une infinie recherche faite de technique et de mystère, où l’art et la vie se confondent dangereusement.
Transmettre le pouvoir de l’écriture
Le jeune Poussin aime une femme incroyablement belle, nommée Gillette, qu’il livre sans sourciller au regard de l’autre pour servir l’art ou plutôt son désir d’artiste. L’autre, vieillard diabolique, aime une femme peinte, Catherine Lescault, modèle de La Belle Noiseuse, une toile sur laquelle il travaille depuis dix ans et qu’il cache jalousement. Une toile que Porbus et Nicolas découvriront enfin, avec stupéfaction… Sans décor, quasi sans accessoire, accompagnée seulement d’effets de lumière précis signés Kostas Asmanis, la comédienne Catherine Aymerie transmet cette prodigieuse et si vivante écriture avec grâce et maîtrise, passant avec aisance de la narration aux dialogues, captivant l’attention de bout en bout. La mise en scène de Michel Favart donne prise à toutes les nuances du talent de l’actrice, qui laisse se déployer l’imaginaire du spectateur grâce au pouvoir de l’écriture. Un pouvoir visionnaire…
Agnès Santi
à 13h, relâche les lundis.
Tél. : 04 90 88 27 33.
Durée : 1h15.
Spectacle vu au Théâtre Essaïon à Paris.
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