« Le Solo » de Lucie Yerlès, une « circonférencière » au tissu aérien. Épatant !
Épatante Lucie Yerlès qui, à cinq mètres [...]
La compagnie Le Commun Des Mortels s’empare des aventures d’Harpagon pour faire résonner la comédie à notre époque où l’argent, plus encore que du temps de Molière, commande et pourrit le monde.
Riche bourgeois obnubilé par l’argent, Harpagon tyrannise les siens. Il est le digne représentant de sa classe qui « a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste », comme dit si bien Marx. La comédie de Molière tend un miroir terrible à nos contemporains. Nous vivons comme Harpagon, dans « un monde ancien qui ne veut pas mourir ni laisser la place. D’un monde de jouissance, de thésaurisation, d’enrichissement personnel, qui a inventé le moyen d’hypothéquer l’avenir et de modifier le réel des générations à venir. (…) Un monde où la valeur marchande a tout gagné, jusqu’aux êtres humains, qu’on dote, qu’on achète, à qui on prête, et sur le dos desquels on s’enrichit », remarque Valéry Forestier, metteur en scène du spectacle.
Bouleverser Molière et retrouver notre humanité
L’Avare est donc l’occasion de montrer comment l’argent gangrène les hommes comme il pourrit Harpagon, et d’appeler la jeunesse à lutter « pour arriver non pas à exister, mais à vivre sans qu’on lui coupe le bonheur sous le pied ». En s’attaquant au patriarcat autoritaire qui castre et frustre ses enfants et leur confisque leur amour, le théâtre venge la jeunesse : il met à mort ce Saturne méchant, avide et cupide, cacochyme et libidineux, même si Molière ne l’a pas écrit. Réinventant la fin de la pièce, la compagnie Le Commun Des Mortels célèbre la mort du tyran, « dans une révolution artistique et poétique collective, une prise de conscience commune de notre humanité ». Sauvons-nous d’Harpagon !
Catherine Robert
à 21h30. Relâche les 10, 17 et 24 juillet. Tél. : 09 74 74 64 90.
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