Laurent de Wilde

En 2017, année du centenaire de la naissance du génial Thelonious Monk, le pianiste Laurent de Wilde se décidait à « tuer le père » et à oser se confronter aux compositions de ce musicien qu’il vénère. « II y a vingt ans, je publiai Monk, un livre sur sa vie et son œuvre qui connut un chaleureux succès et, depuis lors, il ne s’est pas passé de mois sans que l’on me demande quand j’enregistrerai un disque dédié à ses compositions. C’était pour moi un réel embarras : après avoir passé une partie conséquente de mon existence à étudier les multiples facettes de son génie et à en partager l’émerveillement avec mes contemporains, il m’était très difficile de me convaincre de la nécessité d’une reprise de ses titres, qui paraphraserait sans grâce l’éblouissante et singulière perfection de ses interprétations » explique-t-il. C’est pourtant ce qu’il finit par se décider à faire, entouré de ses complices Jérôme Regard à la contrebasse et Donald Kontomanou à la batterie, déjà complices au sein de son trio Over the Clouds. Pari réussi. L’album parvient à éclairer avec naturel, en la déplaçant ailleurs dans une réappropriation toujours pertinente, la musique de Monk dont chaque note semble pourtant avoir été gravée dans le marbre du génie de l’interprétation de son créateur. L’album a reçu récemment le prix du Disque français de l’Académie du Jazz 2017. Il reprendra vie sur scène en cette rentrée au cours d’une jolie série de 6 concerts en trois soirs, dans l’intimité et la promiscuité du club du « 60 rue des Lombards »

Jean-Luc Caradec