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Théâtre - Gros Plan

L’amour et l’héritage colonial s’entremêlent dans « Iqtibās », mis en scène par la mystérieuse Sarah M.

L’amour et l’héritage colonial s’entremêlent dans « Iqtibās », mis en scène par la mystérieuse Sarah M. - Critique sortie Théâtre La Courneuve Centre culturel de La Courneuve – Houdremont
Iqtibās de Sarah M © Najat Saïdi

Houdremont – Centre culturel de La Courneuve / Texte et mise en scène de Sarah M.

Publié le 21 novembre 2025 - N° 338

Avec Iqtibās, l’autrice et metteure en scène Sarah M. empreinte le chemin de la fable amoureuse pour dire la nécessité de transformer l’héritage du passé colonial.

Iqtibās a beau être la quatrième création de sa compagnie Beïna – « entre », en arabe –, son autrice et metteure en scène maintient le mystère quant à son identité. En se faisant appeler « Sarah M. », cette artiste qui ne refuse aucunement la rencontre avec le public laisse la question des origines en suspens. Il ne s’agit pas là d’une stratégie pour éviter le sujet, mais d’une façon de revendiquer une identité complexe, multiple, comme le font ses spectacles. Depuis ses débuts il y a une dizaine d’années, Sarah M. cherche en effet, selon ses termes, à « élucider le problème de la France avec ses Arabes ». Avec Iqtibās – « allumer son feu au foyer d’un autre » –, elle sort de son premier cycle de créations très largement nourries de ses enquêtes au long cours sur des épisodes du passé, afin de poursuivre autrement son investigation : par une fiction ancrée dans le présent. Plus précisément, par une fable amoureuse.

Un amour tumultueux entre France et Maroc

Balkis (Hayet Darwich) est une jeune femme marocaine vivant en France avec celui qu’elle aime, Abel (Maxime Lévêque). Leur passion, dit Sarah M. en citant volontiers l’essayiste féministe Mona Chollet dont elle revendique l’influence, n’est pas plus qu’une autre « protégée des violences sociales ». Aussi lorsque survient le tremblement de terre du 8 septembre 2023 dans les montagnes du Haut Atlas marocain, il agit dans le récit comme une métaphore en venant révéler les violences coloniales sur lesquelles s’est bâti l’amour. Racontée, slamée et dansée par les deux comédiens, accompagnés par le musicien Hussein Haliwat, cette histoire entend accompagner la nécessaire transformation de l’héritage colonial, vers des relations plus apaisées, plus riches, pour les deux rives de la Méditerranée.

Anaïs Heluin

A propos de l'événement

Iqtibās
du vendredi 9 janvier 2026 au vendredi 9 janvier 2026
Centre culturel de La Courneuve – Houdremont
11 avenue du Général Leclerc, 93120 La Courneuve.

à 19h.

Tel : 01 49 92 61 61.

Durée : 1h20.

Également le 16 janvier au Collectif 12 à Mantes-la-Jolie (78), le 23 janvier au Théâtre Antoine Vitez, scène d’Ivry (94), le 29 janvier au Théâtre de Châtillon (92), le 6 février à la Faïencerie, Théâtre de Creil (60)…

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