« Méduse.s », en quête de vérité sur les récits des violences, de l’Antiquité à aujourd’hui
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Marie Levavasseur initie une nouvelle aventure artistique avec cette première création destinée aux adultes. Une réussite touchante, qui fait joliment théâtre du lien qui s’apprivoise entre celle qui part et ceux qui restent.
Cette première création de la compagnie Les Oyates, du nom d’une plante vivace « au système racinaire profond », n’en est pas vraiment une. De fait, Marie Levavasseur inaugure sous ce nouveau nom une aventure artistique renouvelée, qui fait suite au travail de l’ex-compagnie Tourneboulé, dont les créations jeune public nous ont enchantés, avec notamment Comment moi je ou Les Enfants c’est moi. Dans cette pièce tout public, l’autrice et metteure en scène continue d’exprimer certaines lignes de force de son travail : une grande attention au vivant, à la fragilité trop humaine des relations, à l’authenticité et la complexité de la quête de soi. L’Affolement des biches explore avec poésie, délicatesse et même humour une question intemporelle et éminemment théâtrale, celle du lien entre les vivants et les morts. Cela au sein d’une famille pas vraiment unie qui se rassemble à l’occasion du décès soudain d’Annabelle, la mère de Fulvia, Rose et Elton, la grand-mère de la jeune Cahuète. Le prévenant Gaëtan Dufossey des Pompes Funèbres, l’ex-mari déboussolé Einstein, et le petit-ami de Rose Alessio, fin cuisinier, sont aussi présents.
On n’en finit jamais avec la mort
Accueillie au sein de la maison familiale, la défunte prend la parole et s’adresse régulièrement à sa petite fille, avec laquelle s’est noué un lien puissant. Des dialogues vifs, économes, parfois cocasses, laissent émerger les dissensions au sein de la famille mais aussi l’au-delà du langage, l’indicible de la confrontation avec la mort, qui affole et s’avère aujourd’hui de moins en moins accompagnée par un rituel religieux (et fut même pendant la crise du covid associée à une solitude catastrophique). Parce qu’on n’en finit jamais avec la mort, autant s’efforcer de conjurer les peurs, de laisser les âmes se rapprocher et s’étreindre. Interprétée par Marie Boitel, Yannis Bougeard, Béatrice Courtois, Serge Gaborieau, Valentin Paté, Zoé Pinelli et Morgance vallée, cette très jolie mise en scène entrelace avec subtilité le sacré, le concret et l’invisible, dans une maison ouverte sur le mystère et la beauté de la nature. Une touchante célébration, et un hymne à la liberté de la vie.
Agnès Santi
à 12h25, relâche le mardi. Tél : 04 32 74 18 54. Durée 1h35. Spectacle vu à la Maison de la Culture d’Amiens.
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