Le Printemps du Violon
Troisième édition d’un jeune festival [...]
Création parisienne d’un ouvrage inclassable d’une jeune compositrice colombienne à peine trentenaire : Violeta Cruz.
Le projet initial a connu quelques ricochets. N’était-ce pas pour mars 2017 qu’était prévue, à l’occasion de la réouverture de Favart, cette création mondiale ? C’était sans compter les indispensables retards dans les travaux. Résultat : c’est l’Opéra de Lille qui porta La Princesse légère sur les fonts baptismaux, neuf mois après la date initialement prévue. Un an après, la voilà qui fait son entrée triomphale à Paris. Opéra ou conte musical ? Du haut de ses trente et un an, la compositrice colombienne Violeta Cruz semble ne pas avoir voulu trancher. Ici, l’éclatement stylistique est de mise, tout comme une forme de burlesque scénique : patchwork grinçant squattant les univers de Berio, Kagel, et même parfois, de Poulenc. De même cuvée, le livret de Gilles Rico d’après le conte de George MacDonald profitera du staging farfelu de Jos Houben et Emily Wilson.
Eclatement stylistique et burlesque scénique
Sur scène, les personnages n’hésitent pas à panacher texte parlé et chant, les objets prennent vie au gré d’une technologie sonore estampillée Ircam (autre commanditaire de l’œuvre). En tête de distribution, des talents jeunes et entreprenants : Majdouline Zerari et Nicholas Merryweather en fringant couple royal et Jean-Jacques L’Anthoën pour le prince charmant. Jeanne Crousaud (dont on se rappelle Le Petit Prince, dans l’opéra de Michael Lévinas) prêtera sa voix superbement timbrée à l’héroïne éponyme. N’oublions pas Jean Deroyer et les musiciens de l’Ensemble Court-Circuit à qui l’on devra l’épatante cohésion musicale et la continuité de l’ouvrage, gageure dans un texte aussi disparate. Un spectacle musical particulièrement destiné aux familles.
Julien Hanck
Tél. 0 825 01 01 23. Places : 6 à 60 €
Troisième édition d’un jeune festival [...]