La madone des dancings
Un spectacle qui trouve sa force en exposant le fragile processus de construction d’un personnage – Yvette Horner, franche et émouvante. Avec une grande comédienne, Antoinette Moya, bien accompagnée par Serpentine Teyssier.
Un jeu théâtral tout en finesse
Elle remporte la Coupe mondiale de l’accordéon à Lausanne, une réussite incroyable dans un monde exclusivement masculin, avant de briller au Tour de France, et même à Nashville ! Marquée par l’amour de la musique, un travail constant et une volonté sans faille, cette vie de femme populaire trouve aussi son accomplissement par la rencontre de René, qui abandonne sa carrière de sportif pour la soutenir et la dorloter. La chance et l’évidence d’un amour de jeunesse qui dure toute la vie, jusqu’au tragique décès de l’époux. La matière du spectacle provient d’une saga radiophonique diffusée au cours de l’été 2005 sur France-Culture, où Yvette Horner se confiait à la productrice Sylvie Gasteau. La mise en scène délivre cette parole avec quelques traits d’humour gracieux, sans oublier d’évoquer l’histoire de France à travers la bouche de l’accompagnatrice, car Yvette a traversé le vingtième siècle dans une bulle, et ne parle pas des horreurs qui ont bouleversé le monde. Mai 68 ? C’est la nécessité de se rendre en corbillard sur les lieux d’un contrat, à cause des grèves. Sacrée bonne femme ! Un beau moment de théâtre, avec peu de moyens, grâce à un jeu théâtral tout en finesse et en nuances.
Agnès Santi
La madone des dancings, les mille vies d’Yvette Horner,mise en scne de Dominique Verrier le 11 mars à 20H30 au théâtre Firmin Gémier à Antony, tél : 01 46 66 02 74, les 13 et 14 mars à 20H45 au théâtre de Corbeil-Essonnes, tél : 0810 400 478, le 29 mars au Centre Culturel Marcel Pagnol à Bures-sur-Yvette, tél : 01 69 18 79 50.