La Figure de l’érosion de Nathalie Pernette

Après La Figure du gisant, venue hanter l’Abbaye de Cluny en 2015, La Figure du baiser, qui mit en mouvement ténu l’étreinte amoureuse dans la cour d’honneur du Palais Royal en 2017, Nathalie Pernette clôt son triptyque Une Pierre presque immobile, dédié à la statuaire, avec La Figure de l’érosion au Panthéon. « Apparemment toujours en plein effort sous le soleil le plus torride, la « peau » des statues figées en pleine ville parfois pourtant s’abîme, rongée par la rouille, le lichen, la pollution ou les champignons » constate-t-elle. C’est de cette imperceptible érosion, qui fait que lentement la matière se désagrège, ou que brusquement un fragment se détache, que la chorégraphe s’empare dans ce dernier volet. Gageons que cette chorégraphie de l’effacement, qui empruntera ses statiques initiales aux statues in situ, aura le même pouvoir de séduction que ses deux précédents opus créés dans le cadre de Monuments en mouvement.

Delphine Baffour