Quand je serai grand, je veux être… Van Gogh
« Je voudrais être un artiste » pourrait être [...]
Conjuguer cirque avec mythologie, avec féminisme, désir, mort… Pour cette pièce, Marie Molliens a pris les rênes de la compagnie Rasposo en même temps que le parti d’un style affirmé. Et le tout fait mouche.
A l’intérieur du petit chapiteau du Cirque Rasposo, tout est rassemblé pour un joli cirque d’ambiance : les musiciens, la proximité avec les artistes, des couleurs chaudes et chatoyantes… Et pourtant, les artistes vont rapidement nous prendre à revers pour nous emporter dans un univers sans concession où la mise en scène de la femme prend le premier plan. D’abord trois grâces sur un plateau tournant, puis une scène où le dévouement amoureux d’un chien envers une femme est mis à l’épreuve : le décor est planté, et les situations vont se succéder pour évoquer l’ambivalence des relations homme-femme. La figure de Penthésilée, la combattante, qui se perd dans un amour tragique jusqu’à la dévoration, fonctionne pleinement.
Une généalogie porteuse de sens
Au trapèze, sur le fil, en suspension, le spectacle s’écrit en sang et or. Violent, cru, possédé, le corps dit aussi bien l’amour que la mort, mais n’en oublie pas moins la beauté, à travers des numéros troublants de virtuosité. On oscille entre expressionnisme exacerbé et illusion poétique. Voici un cirque qui sait produire des images fortes, développer une dramaturgie et s’appuyer sur son propre langage pour arriver à ses fins. Fille, petite-fille et arrière-petite-fille de femmes artistes, Marie Molliens arrive aujourd’hui à une totale maîtrise de ses choix – certes esthétiquement très tranchés – et de son propos.
Nathalie Yokel
à 20h, relâche les 12 et 17 juillet. Tél. : 04 32 75 15 95.
« Je voudrais être un artiste » pourrait être [...]