Crari or not / To like or not to like, une création transmédia d’Emilie Anna Maillet : hors norme et universel
C’est un projet transmédia aux multiples [...]
Géraldine Martineau, comédienne, membre de la troupe de la Comédie-Française et metteuse en scène récompensée en 2020 par le Molière du Jeune Public pour La Petite Sirène, retrouve, avec cette nouvelle création, la figure archétypale de l’ondine. Également interprète du rôle-titre, elle signe de main de maître un spectacle de toute beauté.
Cette pièce troublante, car plus qu’une autre marquée par le symbolisme, trouve sa source d’inspiration dans des thèmes chers au précurseur d’une certaine forme de théâtre moderne qu’est le dramaturge norvégien Henrik Ibsen. En embrassant dans sa dimension métaphysique la question du choix, de la liberté et de la responsabilité, La Dame de la mer focalise sur la question de l’émancipation féminine. Quels sont, pour une femme, les termes du choix ? Celui-ci n’est-il pas toujours contraint ? Les femmes peuvent-elles positivement choisir sans sacrifier une part d’elle-même ? Entre sentiments amoureux et désirs émancipatoires, les personnages féminins balancent. Figure de proue de l’expression de ce dilemme, Ellida, dont le surnom donne son titre à la pièce, est la seconde femme du docteur Wangel. Dans cette maison au bord d’un fjord sur la côte septentrionale de la Norvège, où elle vit avec son mari et ses deux belles filles, hantée par le souvenir d’un amour mort-né, endeuillée par la perte d’un enfant, elle étouffe. Elle trouve son exutoire dans des bains de mer journaliers. Mais parviendra-t-elle à la liberté ?
Une équipe artistique très inspirée
Dans le rôle-titre, Géraldine Martineau révèle toutes les subtilités psychologiques d’un personnage d’une redoutable complexité. Son interprétation est à l’image de la direction qu’elle imprime à la pièce. À commencer par le jeu de ceux qui partagent le plateau avec elle et qui, comme elle, nous transportent brillamment. La grande réussite de cette création tient aussi aux talents d’une équipe artistique qui n’en est pas à sa première collaboration avec la metteuse en scène. Salma Bordes, la scénographe, parvient au sein d’un espace unique, évolutif, à rendre tangible cette atmosphère terriblement ambigüe, entre fantasme et réalité, dans laquelle baigne la pièce d’Ibsen. Confiés à Laurence Magnée, les éclairages de cet estival décor bucolique et polaire, aux accentuations marécageuses, transpirant et fumant la saison du dégel, jouent avec les clairs-obscurs en ajoutant au trouble. Le travail chorégraphique de Sonia Duchesne, les créations musicales originales de Simon Dalmais, l’œil artistique de Sylvain Dieuaide concourent à la grande cohérence de cette proposition artistique dramatique d’excellence.
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
Le mardi à 19h, du mercredi au samedi à 20h30, les dimanches à 15h. Durée : 1h55. Tél : 01 44 58 15 15.
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