« De la servitude volontaire », pamphlet éblouissant contre l’absolutisme de La Boétie, interprétation Jean-Paul Farré
« A-t-il pouvoir sur vous, qui ne soit de [...]
Avignon 2023 - Cirque - Critique
On ne peut qu’adhérer à la démarche de Marion Coulomb, qui nous livre ses combats intérieurs de jeune fille violée. Mais qui s’arrête malheureusement là, dans un spectacle qui peine à trouver son étincelle.
Avant même de découvrir le spectacle, une exposition s’offre au public, réunissant de très belles images – photos et dessins. Mais ça et là sont glissés des documents, traces tangibles et judiciaires de l’affaire à l’origine de ce solo : les viols commis sur Marion Coulomb, lorsqu’elle avait entre 13 et 15 ans, par le compagnon de sa grande sœur. Impossible de le dire à ses parents – c’est l’objet de la touchante lettre qui ouvre le spectacle. Mais « le silence a assez duré », dit-elle, tandis qu’elle égrène, par fragments, des bribes de son histoire. Pas de pathos pour autant, on peut prendre le spectacle comme un hommage au cirque qui lui a permis de se reconstruire, dans la pratique de la corde lisse grâce à laquelle elle a retrouvé son corps. Beaucoup de choses sont traversées, communes aux victimes de ce type de violences : la question de la mémoire, la honte, la culpabilité, la colère, la réparation, la reconstruction…
Le cirque réparateur
Pour les transmettre, elle utilise différents types de narration : la chanson (elle-même est guitariste et chanteuse), le théâtre de marionnettes, le numéro de cirque, le monologue, ou même des mots écrits sur différents supports. Naturellement, un effet d’empathie s’installe chez le spectateur face à cette jeune artiste devant la vérité de son histoire. D’autant qu’elle ne passe pas à côté de son sujet, absolument central. Seulement, certains traits trop appuyés peuvent alourdir le propos, tout comme certaines séquences laborieuses à installer. On regrette en effet les temps flottants amenés par la manipulation de son castelet et ses personnages, ses aménagements de scénographie pénibles, ses lancers de couteaux sans mordant. On l’écoute sagement et, mis à part une montée rageuse à la corde, la tornade qu’elle annonce être n’arrive pas.
Nathalie Yokel
à 20h45, relâche les 14 et 18 juillet. Tél. : 04 32 75 15 95.
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