« La Femme à qui rien n’arrive » de Léonore Chaix, un conte ou le langage mène vers la reconquête des désirs
Pour échapper à la solitude, à la [...]
En 2019, il présentait aux festivalières et festivaliers une très jolie version du Petit Chapeau Rouge. C’est cette année La Belle et la Bête qu’investit Julien Gelas pour la nouvelle édition d’Avignon Off. Un spectacle qu’il destine à tous les publics, à partir de 5 ans.
Qu’est-ce qui vous unit à l’univers du conte ?
Julien Gelas : L’univers du conte est un univers ambivalent, où la morale est celle des adultes et les codes imaginaires sont ceux des enfants. Ce qui me relie avant tout à ce genre de récits, c’est l’énergie créative de l’enfance, celle qui nous permet à tous d’imaginer une réalité différente tout en explorant les passions fondamentales qui nous accompagnent durant toute notre vie : la peur, la joie, l’amour.
Quelle lecture faites-vous de La Belle et la Bête ?
J.G. : La Belle et la Bête est une histoire d’amour et d’émancipation. Elle raconte comment la rencontre de l’autre peut nous amener à nous découvrir nous-mêmes, nous amener à dépasser nos peurs. C’est une ode à l’individuation par l’amour et le courage. Au fond, cette histoire raconte comment un homme apprend à s’accepter par le regard aimant de l’autre, et comment une jeune fille devient adulte en dépassant ses peurs pour apprendre à aimer.
De quelle façon souhaitez-vous toucher à la fois les adultes et les enfants à travers ce spectacle ?
J.G. : D’abord par la langue. La réécriture du texte se veut compréhensible par tous. S’adresser aux jeunes, c’est aussi leur permettre de s’instruire. La Belle et la Bête est un conte universel, intemporel, transgénérationnel. Il revient ensuite à la mise en scène de toucher petits et grands. Ce spectacle est spectaculaire au sens propre du terme. Il a été pensé avec des vidéos interactives. Pour une des premières fois en France, les acteurs commandent depuis le plateau les images qui apparaissent, en temps réel, sur des écrans. Nous nous situons entre cinéma, théâtre et concert. J’ai composé, avec mes équipes, des musiques dont certaines sont interprétées sur scène par les comédiens. Sur le plan formel, nous sommes à la fois dans un univers classique, pour la campagne sous un ciel étoilé, et dans un univers contemporain numérique, pour le château. Des morceaux de slam, de rap et de rock viennent aussi actualiser le propos, tout comme le costume de la Bête qui s’éloigne de l’iconographie classique. L’univers de l’enfance est celui de tous les possibles. Il permet une grande liberté créatrice.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
à 15h05. Relâche les 10, 17 et 24 juillet. Tél : 04 90 86 74 87.
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