Klaxon

Jusqu’à Noël, c’est l’occasion de découvrir enfin à Paris le plus gros succès de ce collectif, fondé par quatre compères issus de l’école de cirque de Châtellerault. Depuis dix ans sur les routes, en rue ou sur scène, ils ont avec Klaxon pris un nouvel envol, à travers l’édification de leur propre chapiteau. Il leur fallait un écrin pour accueillir leur fantaisie, et surtout la profusion d’idées qu’ils lancent à chaque seconde, démultipliées par la présence d’autres acrobates et de musiciens. Avec une énergie débordante, ils font de la piste le lieu d’une folie collective, brouillent les frontières entre les langages : l’instrument de musique devient un personnage à part entière, sinon un agrès.

Rythme effréné et millimétré

Malmené, le piano participe au délire, et le musicien devient fou. Et ce n’est qu’enchaînements d’acrobaties, de voltige sur trapèze, d’enchantements à la roue Cyr, de portés en main à main, de jonglage avec manches à balai… Le collectif réussit parfaitement dans le dialogue constant entre musique et cirque, faisant du spectacle un espace commun à l’expression de chacun. Le rythme est roi, ne nous lâche pas d’une seconde, ne laissant aucun répit à la virtuosité. Et le spectateur, à l’instar de Claire Aldaya, de rester suspendu, ou pris dans cette déferlante d’humour et de surprises.

Nathalie Yokel