« Monsieur Motobécane » de et avec Bernard Crombey, un drame du langage face à une justice de classe.
Bernard Crombey, seul en scène, reprend cette [...]
Dans la nuit tahitienne, les secrets de famille éclatent les uns après les autres… Habilement montée par la Compagnie Caméléon, cette comédie emprunte à la tragédie grecque pour mener un récit initiatique tout en nuances.
Comment être père quand on ne connaît pas le sien ? C’est la question qui torture le jeune Hereau, lorsque sa copine lui annonce être enceinte. Cet adulescent, pas encore prêt à quitter le nid, préfère pêcher et descendre des bières avec Teko, le cousin de sa mère, qu’il admire. Entre les persiennes de bois et les rideaux de perle, assis sur des chaises en plastique, se déploient des dialogues plein d’esprit et de sens. La langue franche de Solenn Denis frappe avec justesse depuis la bouche de ces comédiens, entre lesquels règne une alchimie certaine. C’est drôle et touchant, tout en soulignant les contradictions des personnages. Hereau (Tuarii Tracqui) voudrait devenir un homme, mais les fantômes du passé le retiennent, sa mère Otilia (Justine Moulinier), gomme son identité tahitienne et préfère l’ignorance à la vérité qui meurtrit. De son côté, Teko (Tepa Teuru) est un solide gaillard, plein de principes qu’il n’a pourtant pas respectés dans sa jeunesse. Ce petit cercle familial vit écrasé sous le poids de lourds secrets, des héritages bien mal venus, que ni le temps ni le déni n’ont réussi à effacer. Il faudra un embrasement, que le mot « viol » soit prononcé et le coupable désigné, pour que le chemin vers la réparation apparaisse au loin.
Quand l’au-delà s’en mêle
Keshi bénéficie d’une narration fluide portée par des transitions efficaces. Au sein de cette structure quasi cinématographique, se révèle une certaine inventivité. On est alors surpris lorsqu’une quatrième variable s’ajoute au trio initial. Il s’agit de Koba, la mère adoptive de Teko morte au début de la pièce, qui débarque en chair putréfiée et en os. Sage comme le sont les morts et les mères, elle arpente le plateau dans sa longue robe pleine d’algues. Sa présence semble d’abord assez lunaire, d’autant que Guillaume Gay qui l’incarne joue un registre potache, en léger décalage avec le reste des personnages. Puis, dans les moments critiques, elle raisonne les vivants qui ne parviennent plus à exister correctement. Car lorsque les erreurs et les paradoxes deviennent insupportables, il faut bien que le théâtre trouve des issues par le détour du fantastique. Ainsi rayonne l’humanité de cette pièce, miroir sincère et tendre de nos failles.
Enzo Janin-Lopez
à 10h00. Relâche les 11 et 18 juillet
Durée : 1h20.
Tel : 04 84 51 20 10.
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Climax, comme on s’en doute, a pour sujet la [...]