Kàtia Kabanovà

Familier de l’univers du compositeur tchèque, dont il a monté La Petite Renarde rusée au milieu des années 2000, André Engel signait il y a deux ans pour la scène des Bouffes du Nord une version chambriste et juvénile de Kàtia Kabanovà. Une production née de la collaboration avec de jeunes chanteurs lors d’un atelier à la Fondation Royaumont. « Je voulais inscrire l’œuvre dans un lieu où l’on accepte le présupposé de ne pas faire de l’opéra stricto sensu. Un espace ouvert à un travail à la frontière entre l’opéra et le théâtre. J’ai pensé que je pouvais très modestement inscrire cette démarche dans les pas de Peter Brook. Penser une œuvre pour l’opéra, c’est accepter la contrainte qu’elle soit vue de loin… L’imaginer dans le cadre des Bouffes du Nord permet de l’envisager dans un rapport de grande intimité avec le public » déclare le metteur en scène. Une exigence de proximité renforcée, pour ce spectacle qui a reçu en 2012 le Grand Prix du Syndicat de la Critique, par le choix d’une version « chambriste » réduite pour le piano : « J’ai souhaité rendre les jeunes artistes chanteurs et pianistes indépendants et responsables de leur interprétation musicale. Les chanteurs libérés de la contrainte de garder toujours un œil sur le chef d’orchestre, nourrissent grâce à l’écoute permanente de leurs différents partenaires un dialogue constamment renouvelé. », confie Irène Kudela qui assume la direction musicale du projet.

J. Lukas