Une année sans été
Avec de tout jeunes acteurs, Joël Pommerat [...]
S’inspirant du combat et du meurtre de la poétesse afghane Nadia Anjuman, Jacques Allaire compose un spectacle où les corps parlent mieux que les mots pour dire l’oppression et l’aliénation.
« Un cauchemar hallucinatoire d’une réalité qui est elle-même une déformation » : telle est la manière dont Jacques Allaire définit son spectacle, inspiré de la vie de Nadia Anjuman, poétesse et journaliste afghane battue à mort par son mari en 2005, et assassinée pour avoir osé résister aux diktats de la soumission. « Ce n’est pas notre perception du monde qui est fausse mais le monde lui-même, grimaçant, qui est déformé », dit le metteur en scène, qui accompagne sur scène Anissa Daoud dans une partition muette qui fait hurler le silence. Voilée, meurtrie, contrainte à étudier en secret, soumise à la force et à l’horreur d’une dictature religieuse et domestique, cette femme devient le symbole, au-delà de sa terrifiante destinée, de toutes celles et de tous ceux qui sont pris dans les rets des dispositifs d’asservissement racistes, sexistes, religieux, structuraux, sociétaux, symboliques, économiques ou financiers.
Catherine Robert
Avec de tout jeunes acteurs, Joël Pommerat [...]