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Dans Je crois que dehors c’est le printemps, Gaia Saitta partage l’histoire vraie d’une femme dont les enfants ont disparu. La tragédie, la solitude de cette mère ouvrent à l’artiste un espace de recherche sur la relation à l’Autre.
Elle aime : les dialogues de Casablanca, l’eau de la mer, la mer, Fifi Brindacier. Die Winterreise de Schubert lui fait ressentir du bonheur, de même que les baleines, les cabanes dans les arbres ou encore la Sierra Nevada. Toutes ces choses qui lui font du bien, la femme qu’incarne seule en scène la comédienne et metteure en scène Gaia Saitta en fait des listes. Parce que pour elle, voir le bon côté du monde est loin d’aller de soi : il y a quelques années, elle a perdu ses deux petites filles. Son mari les avait emmenées, et si lui a été retrouvé mort, suicidé, les deux enfants demeurent introuvées. L’histoire vraie d’Irina Lucidi a inspiré l’artiste, accompagnée à la mise en scène par Giorgio Barberio Corsetti.
La mémoire à bras le corps
Pour porter sur scène cette tragédie, Gaia Saitta imagine une performance où son propre corps se fait lieu de reconstitution d’une mémoire douloureuse, abîmée. Elle dit le chemin parcouru par son héroïne qu’elle décrit comme une « Médée inversée, dont le Jason aurait fait disparaître les enfants », et prend pour cela le prétexte de l’anniversaire. Pour le fêter, Irina accueille les spectateurs comme des amis. Afin de l’aider à se rappeler, certains se voient attribuer un rôle. Ils sont les accoucheurs de son passé, comme l’a été pour la vraie Irina l’autrice italienne Concita de Gregoria à qui elle confié tout son récit, à partir duquel elle a écrit Je crois que dehors c’est le printemps. Une quête de lumière malgré tout.
Anaïs Heluin
à 11h30, relâche les 5, 12 et 19. Tel : 04 90 14 07 99. www.lesdoms.eu
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