Jazz au Perreux avec Denis Colin, puis Los Duendes et Leïla Olivesi

Le jazz le plus créatif a trouvé au Centre des Bords de Marne un lieu d’accueil et d’expression privilégié où des musiciens de premier ordre peuvent venir défendre dans d’excellentes conditions des projets exigeants. Sous l’impulsion du pianiste Jean-Marie Machado qui dessine ce volet jazz de la programmation (et où il est lui-même en résidence avec sa grande formation Danzas), on découvre aujourd’hui deux formations dites « Grands Formats ». Un Nonette d’abord, celui de Los Duendes, réuni par le pianiste et compositeur franco-colombien Marino Palma dans un dispositif instrumental assez inédit – un quatuor à cordes, deux flûtes, une guitare, un piano et une contrebasse – pour une exploration entre musiques folkloriques latines, sonorités classiques et improvisation. En deuxième partie de soirée, c’est la pianiste Leïla Olivesi qui prendra la tête d’un tentette pour donner corps sur scène à la musique de son ambitieuse composition intitulée « Suite Andamane » (découverte au disque en 2019 chez Attention Fragile & Acel/L’Autre Distribution), suite en quatre tableaux relatant un voyage en mer d’Andaman, entre l’Inde et la Thaïlande. « Ce projet conjugue deux grands axes de mes recherches musicales : la composition pour grandes formations et la poésie mise en musique » confie Leïla Olivesi qui s’est emparé de textes de Djamila Olivesi (sa mère) et de l’américaine Karine Ancellin. Autre rendez-vous jazz au Perreux à signaler, celui auxquels nous convient les Quiet Men, formation inclassable amoureuse du souffle et de la liberté, des espaces et du silence, réunie autour de la clarinette de Denis Colin qui vient de signer un album chez Faubourg du Monde. Avec Pablo Cueco (zarb), Simon Drappier (arpeggione) et Julien Omé (guitare).

Jean-Luc Caradec