Inaugurations

Jean-Pierre Bodin, qui se revendique avec humour « acteur ethnographe et colporteur de réalité » a l’art de créer, avec décontraction et inventivité, des petits personnages anodins, un peu hâbleurs, beaux parleurs souvent éméchés, déconneurs imaginatifs, amateurs de blagues, de filles et de rouge limé, spécialistes de la java à papa et de la valse trébuchante. Généreux et authentiques, ces héros ordinaires ont le pied et le coude véloces et tournoient sous les lampions en des scènes que Bodin le malicieux croque avec un réalisme affectueux, drôle et émouvant. Poète du quotidien, Pierrot de l’ordinaire, homme du sens parce que du simple, Bodin réunit autour de lui sept comédiens-musiciens qui font naître des tableaux suggestifs aussi inattendus que désopilants.

Soirée festive et fraternelle

Dans un grand tournoiement camarade, jouissif et joyeux, ces « passeurs d’humanité jonglent avec découpage de ruban, paroles et déambulations protocolaires pour nous embarquer dans un monde tendre et burlesque, teinté d’art brut ». Empruntant autant à Nietzsche qu’au Facteur Cheval, à Brecht et Vilar, Copeau, Claudel et Hugo, les compères créent un « palais idéal culturel » où le talent s’en donne à cœur joie. Le cabaret, la danse, le mime, le clown et la musique rejoignent le théâtre pour une soirée où les arts, comme les hommes, sont tous frères !

Catherine Robert