Schubert, de l’intime à la symphonie

De manière emblématique, la semaine s’ouvre le 11 octobre avec une Schubertiade, du nom de ces réunions musicales et littéraires privées où étaient jouées les œuvres du compositeur autrichien. Philippe Cassard et ses complices feront revivre la convivialité artistique de l’ère Biedermeier, et le foisonnement de la musique de chambre. Le lendemain, Matthias Goerne, disciple de Dietrich Fischer-Dieskau, et l’un des plus grands interprètes actuels du lied allemand, chantera Le Voyage d’hiver. Le pianiste Leif Ove Andnes contribuera à la richesse du dialogue avec la voix dans cette errance solitaire et mélancolique sur les vers de Müller.

La revanche de la postérité

Le 13, Jordi Savall et son orchestre sur instruments d’époque Le Concert des Nations, restitueront la fraîcheur des couleurs des deux dernières symphonies de Schubert. Aussi surprenant que cela puisse paraître aujourd’hui, elles ont été découvertes de manière posthume : restée telle en dépit des tentatives musicologiques pour la compléter, l’Inachevée n’a été créée qu’à Vienne en 1865, et sa publication a largement contribué à la postérité du compositeur, tandis que l’ambitieuse Neuvième, aux dimensions beethovéniennes, doit sa fortune à l’enthousiasme de Schumann, qui y a entendu l’originalité novatrice. Composé une année avant, en 1824, le vaste Octuor pour cordes et vents aura le même destin, et ne sera édité que trente ans plus tard. Il sera joué le 15 par les musiciens de l’Orchestre national d’Ile-de-France.

Gilles Charlassier