La Terrasse

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La formation théâtrale en France

Révéler les possibilités artistiques des élèves

Révéler les possibilités artistiques des élèves - Critique sortie

Publié le 10 mars 2011

Inspecteur de l’art dramatique auprès du bureau des enseignements artistiques
de la ville de Paris depuis 1999 (poste qu?il quittera en juin 2007), Yves
Pignot revient sur la vocation et les spécificités des conservatoires municipaux
parisiens au sein du paysage national de la formation à l’art de l’acteur.


En tant qu’inspecteur de l’art dramatique, comment avez-vous orienté et
organisé la politique pédagogique des conservatoires municipaux parisiens ?

Yves Pignot : Je me suis attaché à replacer la pédagogie théâtrale dans
son temps. D’année en année, j’ai tenté de multiplier les disciplines enseignées
ainsi que le nombre de professeurs. Car pour moi, les conservatoires d’art
dramatique municipaux doivent offrir aux élèves la possibilité d’emprunter un
maximum de voies possibles. Pour cela, il faut que l’enseignement soit en phase
avec son époque. J’ai donc ?uvré, d’abord, à ce que les étudiants apprennent à
connaître le théâtre contemporain en les encourageant à sortir, à lire des
pièces d’auteurs vivants, à eux-mêmes participer à des travaux d’écriture.
Ensuite, naturellement, j’ai essayé de conforter la maîtrise des bases
techniques fondamentales : l’inscription du corps et de la voix dans l’espace,
l’appréhension et l’analyse des textes dramatiques…

« Les conservatoires d’art dramatique municipaux doivent offrir aux élèves la
possibilité d’emprunter un maximum de voies possibles. »

L’acquisition de ces bases constitue-t-elle pour vous la vocation essentielle
des conservatoires municipaux ?

Y. P. : Sans doute, même si ces bases ne sont pas aussi approfondies que
dans les grandes écoles nationales qui ont pour rôle d’apprendre un métier à
leurs élèves, ce qui n?est pas notre cas. Les conservatoires municipaux de Paris
développent une pratique autonome de l’élève, qui finalement trouve dans nos
cours ce qu’il vient y chercher. Beaucoup d’étudiants s’inscrivent avec l’idée
de préparer l’entrée au Conservatoire national supérieur d’art dramatique.
D’autres simplement parce qu’ils ont envie de s’initier au théâtre. Je crois
qu’en dehors des fondamentaux techniques, la vocation de l’enseignement dispensé
par nos professeurs est de donner confiance aux élèves dans leur pouvoir de
création, de leur apprendre à révéler des possibilités artistiques qu’eux-mêmes
n?envisageaient pas.

Considérez-vous la mission des conservatoires d’arrondissements comme une
mission de service public ?

Y. P. : Absolument. Une mission de service public qui se caractérise par
des frais de scolarité peu élevés – environ un dixième des tarifs généralement
pratiqués dans les cours privées – ainsi que des classes à effectifs réduits. Ce
qui permet aux différents professeurs de créer des liens personnels avec chaque
élève et d’élaborer des processus de recherche individualisés. Car pour
permettre aux étudiants de trouver en eux le point originel de leur
développement artistique, il faut multiplier les interactions, les possibilités
d’explorations, les champs d’études et d’interventions.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

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