Barrières de Wilmer Marquez et la compagnie Bêstîa
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Une adolescence traumatisée par le viol : sous l’impulsion de Gilles Cailleau, La boîte de Pandore fait entendre et comprendre Marion Coulomb et son histoire, dans la mise en scène de Pepita Car.
Quel sens a le titre du spectacle ?
Pepita Car : Quand Gilles Cailleau m’a proposé cette collaboration, il m’a envoyé une boîte virtuelle qui contenait un ensemble de textes, de dessins, et d’audios de Marion, et cela m’a vraiment fait l’effet d’une boîte de Pandore, avec toute la force que l’on met dans ce mythe. C’est là que j’ai rencontré Marion et son histoire, et Marion en tant qu’artiste.
Marion Coulomb : J’ai commencé à parler de mon histoire parce que des procès ont eu lieu, avec une entrée dans le récit factuelle et concrète. Mais je reste artiste de cirque, musicienne et graphiste, donc le champ artistique a repris le dessus. Gilles m’a proposé de faire un journal de création, dans une grande liberté, à l’aide de différents médiums comme la musique, le texte, le dessin. C’est ce socle narratif qui a constitué la première matière du spectacle, qui n’était donc pas circassienne.
Comment raconter cette histoire sur scène ?
M.C. : Deux choses nous semblaient importantes : ne pas trahir cette histoire unique, mais en même temps raconter un phénomène global qui touche de nombreuses personnes. On sait qu’il y a des stratégies qui se mettent en place autour des victimes par les agresseurs, donc nous visons à raconter comment ces situations se mettent en place. Je crois que mon envie a été de réécrire cette histoire avec des yeux d’adulte. Et avec certaines armes permettant de se réapproprier l’histoire, de la comprendre afin de pouvoir l’expliquer et faire en sorte qu’elle soit entendue. Libérer la parole, c’est une chose, mais s’il n’y a pas en face des oreilles pouvant véritablement recevoir le récit, cela devient compliqué.
P.C. : Nous nous sommes attachées à un récit de toute une vie : avant, pendant, après. Envisager ainsi l’histoire montre à la fois le caractère universel et la puissance singulière de la personne qui est sur scène mais aussi son univers d’artiste, qu’il était important de mettre en avant. Nous avons fait se rencontrer tous les médiums, en conjuguant ce que savait faire Marion, en utilisant la corde, la musique, le dessin, le corps, la voix, le lancer de couteaux… et tout ce qu’elle avait envie de raconter.
Comment composer avec la question du corps ?
M.C. : Il y a cette phrase dans le spectacle : « Le cirque, c’est ce qui a permis à mon corps de ne pas mourir ». Au-delà de la libération de la parole, il s’agit de la libération du corps qui a subi ces violences et s’est constitué une armure, qui a été réapproprié, grâce au cirque.
Propos recueillis par Nathalie Yokel
Le 20 octobre 2022 à 10h, les 22 et 23 octobre à 18h30. Tél. : 05 62 61 65 00.
Le Prato, 6 allée de la filature, 59000 Lille. Le 29 novembre 2022 à 20h. Tél. : 03 20 52 71 24.
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