La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Les formations artistiques

Ouverture internationale

Ouverture internationale - Critique sortie
© Marie-Laure Briane

Publié le 10 octobre 2009

L’Ecole Supérieure de Danse de Cannes (ESDC), qui accueille 150 élèves âgés de 11 à 23 ans, occupe une place particulière dans le paysage chorégraphique et l’histoire de la danse : elle fut créée en 1961 par la danseuse étoile Rosella Hightower, qui y développa une pensée novatrice de la formation du danseur. Tout au long de l’année 2011, l’école célèbre son cinquantenaire.

En 2009, vous avez succédé à Monique Loudières et pris la direction de l’ESDC. Quels étaient vos projets ?
Paola Cantalupo : Je
voulais bien sûr conserver l’esprit que Rosella Hightower a su donner à cette école. Je pense notamment à son caractère international : j’ai moi-même eu une carrière de voyageuse, j’ai découvert différents styles, différentes façons de travailler, et c’est ce qui m’a nourrie ! J’ai organisé des auditions au Japon, aux Etats-Unis, en Espagne et en Italie, pour aller à la rencontre de jeunes danseurs de tous ces pays et inciter certains d’entre eux à venir étudier à l’ESDC. Leur présence est, pour tous les étudiants, l’occasion d’une ouverture nouvelle, d’un échange de cultures… Cette ouverture se retrouve dans le répertoire étudié : je souhaite que les jeunes danseurs abordent au cours de leur scolarité des oeuvres très variées, produites dans des contextes divers. J’ai aussi cherché à développer de nouveaux points forts au sein de l’ESDC, pour qu’elle soit résolument tournée vers le futur…

« Il est important d’apprendre aux danseurs à connaître leur corps et à s’en sentir responsables. »

A quoi pensez-vous ?
P. C. :
Notamment à la création d’un pôle Santé au sein de l’école. De nombreux danseurs réalisent très tard qu’ils auraient dû prendre soin de leur corps – ce qui est pourtant indispensable si l’on veut danser longtemps ! Il est important de leur apprendre à connaître leur corps et à s’en sentir responsables. Trop souvent, on considère que danser « doit » être douloureux… On oublie que l’on danse parce qu’on en a besoin, parce qu’on y prend du plaisir, et que danser, c’est aussi écouter et respecter son corps !

En termes esthétiques, comment définir la spécificité de l’ESDC ?
P. C. :
La formation est pluridisciplinaire, de façon à ce que les danseurs puissent ensuite, en compagnie, s’adapter à toutes sortes de propositions. Rosella Hightower était l’une des premières à dire, dans les années 1960, qu’un danseur classique devait aussi être ouvert à d’autres esthétiques. Ce qui n’empêche pas que la base de l’enseignement soit la danse classique, qui continue de fournir d’excellentes bases aux danseurs, y compris modernes et contemporains : une technique patiemment pensée, façonnée et améliorée par de très grands maîtres, au cours de 300 ans d’existence, est évidemment une immense richesse, qu’il n’est pas question d’oublier !

Propos recueillis par Marie Chavanieux

 

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