A un endroit du début
Retour aux sources pour Germaine Acogny, [...]
Un titre à la fois poétique et mystérieux issu d’un poème de Guillaume de Machaut… Alban Richard flirte avec l’amour courtois, et compose sa danse dans une relation étroite avec la musique médiévale.
Elles chantent en langue d’oc et en langue d’oïl, jouent de la vièle à archet, de la harpe et de la vièle à roue : les trois musiciennes de l’Ensemble Alla Francesca partagent le plateau avec les cinq danseurs qu’Alban Richard a rassemblés autour d’une belle échappée : celle d’une pièce qui réunit la poésie et la musique à la danse, autour des mêmes principes ou contraintes pour déployer un univers gestuel inédit. Le chorégraphe ne puise ni dans l’imagerie médiévale, comme il a pu le faire en se servant de sources iconographiques dans de précédentes pièces, ni dans le sens et la philosophie portés par les textes de Guillaume de Machaut et Charles d’Orléans. Toute la complexité du projet a été de faire de la structure musicale une structure pour le geste et pour le corps.
Une écriture qui ne laisse rien au hasard
Ainsi, les corps des danseurs deviennent une forme de spectre pour la musique, accueillant ses structures rythmiques et ses constructions mélodiques. Les danseurs visent à être mus par une nécessité extérieure. Quand ce ne sont pas leurs pas qui dessinent au sol des jardins fabuleux, ce sont leurs membres qui sculptent l’espace d’une musicalité tangible. Ou leur souffle, pris dans une profonde colonne corporelle, qui s’évade en chanson silencieuse. Malgré l’abstraction du projet, Alban Richard s’attelle sans doute à matérialiser le désir d’un amour qui ne se réalise jamais, à personnifier une forme contemporaine de l’amour, du rêve et de l’espérance.
Nathalie Yokel
Théâtre 71, 3 place du 11 novembre, 92240 Malakoff. Le 8 mars 2016 à 20h30 et le 9 mars à 19h30. Tél. : 01 55 48 91 00. Théâtre Paul Eluard, 162 rue Maurice Berteaux, 95870 Bezons. Le 11 mars 2016 à 21h. Tél. : 01 34 10 20 20.