María de Buenos Aires

L’une des jolies surprises, hors des sentiers battus du grand répertoire, de la saison lyrique en France. L’Opéra de Limoges réunit Marcelo Nisinman, bandonéoniste, compositeur (auteur en 2004 de l’opéra Señor Retorcimientos) et chef d’orchestre, spécialiste de Piazzolla, et le chorégraphe espagnol  Sergio Simón, directeur de la danse de l’Opéra-Théâtre de Limoges depuis 2006,  pour présenter une nouvelle production en France de l’opéra de chambre signé par le génial inventeur du Nuevo Tango. Cet ouvrage célèbre, bien que peu programmé, a été créé à la Sala Planeta à Buenos Aires en mai 1968 sur un livret du grand poète Horacio Ferrer. La mise en espace de cette nouvelle production du tango operita de Piazzolla s’appuie sur des images d’archives de la capitale argentine pour conter le parcours tourmenté de María, « née un jour où Dieu était saoul », dans les bas-fonds de Buenos Aires. La création vidéo se superposera à l’image en transparence des interprètes, présents sur scène en direct, à commencer par la mezzo-soprano chilo-suédoise Lucianna Mancini dans le magnifique rôle-titre et bien sûr Marcelo Nisinman au bandonéon et à la direction musicale. Avec aussi les deux voix d’homme, Daniel Bonilla-Torres (El Duende, narrateur) et Pablo García-López (cantor), et les solistes de l’Orchestre de l’Opéra de Limoges.

J. Lukas