Mahagonny Songspiel, Les Sept Péchés capitaux, Pierrot lunaire

Aucune des trois œuvres réunies par David Pountney n’appartient à proprement parler au genre « opéra ». Pour son cycle de « trois fois sept poèmes » Pierrot lunaire (1912), Arnold Schoenberg s’est explicitement inspiré des spectacles des cabarets berlinois. De même, Kurt Weill y puisera en 1927 l’atmosphère des six chansons de Mahagonny, son premier projet d’envergure avec Bertolt Brecht, peu avant la composition de L’Opéra de quat’sous. Enfin, le « ballet chanté » Les Sept Péchés capitaux de Weill et Brecht, créé à Paris en 1933, partage avec les deux œuvres précédentes une écriture vocale « parlée-chantée ». Mais, au-delà, c’est la façon dont la musique et le chant créent l’illusion théâtrale qui frappe dans les trois cas. David Pountney, qui aime pousser ses personnages juste à la limite de la caricature, dispose ici de trois « héroïnes » parmi les plus expressives de la musique du 20^e siècle.

J.-G. Lebrun