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L’Unité Nomade de Formation : un outil indispensable

L’Unité Nomade de Formation : un outil indispensable - Critique sortie

Publié le 10 mars 2011

Outil de circulation des savoirs et espace d’échanges, l’Unité nomade de
formation à la mise en scène a été créée au sein du JTN en 1997 par Josyane
Horville avant d’intégrer le Conservatoire en 2001. Retour sur une expérience
inédite et fructueuse défendue avec enthousiasme par sa fondatrice.


Pouvez-vous rappeler l’histoire de ce projet ?

Josyane Horville : En 1967, quand j’étais codirectrice du Théâtre de la
Commune, j’ai commencé à penser à ça. J’ai vu travailler Langhoff et Manfred
Karge et j’ai été très impressionnée à l’époque par leurs méthodes, leur façon
de faire vite et d’éviter les obstacles lors du montage des spectacles. Puis le
JTN, Beaubourg et l’Athénée m’ont tellement occupée que je n?avais pas le temps
d’y penser vraiment. Mais à l’Athénée, j’ai vu ressurgir des problèmes que
j’avais déjà observés : certains metteurs en scène avaient du mal à se faire
comprendre des acteurs, ne maîtrisaient pas les problèmes techniques jusqu’à ce
que parfois le spectacle leur échappe un peu. Mais je n?avais toujours pas une
minute pour théoriser ces problèmes. Je suis alors partie de l’Athénée et
revenue au JTN. C’est alors que j’ai commencé à rêver à nouveau d’une véritable
formation que j’ai appelée « Institut nomade de mise en scène ».

« Certains metteurs en scène avaient du mal à se faire comprendre des
acteurs, ne maîtrisaient pas les problèmes techniques jusqu’à ce que parfois le
spectacle leur échappe un peu.  »

Comment réagissaient ceux auxquels vous demandiez d’accueillir les
stagiaires ?

J. H. : Ça a été très difficile au début. Je me suis adressé en priorité
à ceux qui étaient intéressés par la pédagogie car la pédagogie et le talent
sont deux choses différentes. Nous avons mené une première expérience avec
Claude Régy. Puis je me suis dit qu’il fallait proposer une formation technique.
Ce fut le tour de Lassalle, de Langhoff. J’ai ensuite plaidé ma cause chez
Dodine. Ce fut ensuite Lupa, puis Fomenko. Il a fallu contourner des obstacles,
notamment celui de la langue, mais il n?y a pas eu la moindre aventure
décevante !

En 2001, l’Unité nomade est devenue une unité pédagogique au sein du
Conservatoire.

J. H. : Je pensais qu’il fallait que l’Unité reste au JTN mais le
Ministère ne voulait pas. J’ai été accueillie au Conservatoire par Marcel
Bozonnet qui m’a beaucoup soutenue. Puis il est parti à la Comédie-Française et
je me suis petit à petit retrouvée devant des contraintes administratives
souvent terribles, ce qui m’a forcée à partir?

Que reste-t-il aujourd’hui de cette formidable expérience ?

J. H. : Ce qui est terrible c’est que le Ministère se disperse dans ses
offres de formation en ce domaine. Il est évidemment difficile de mesurer
l’influence de l’Unité nomade mais je crois qu’elle a été très importante. Je
continue à penser que c’est indispensable de proposer une formation de ce type,
qu’il faut que ce soit une institution légère avec peu de stagiaires et une
administration réduite. D’autres pistes restent à explorer, comme par exemple
celle de la dramaturgie.

Propos recueillis par Catherine Robert

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