La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Le Cirque contemporain en France

L’essor argentin

L’essor argentin - Critique sortie
Légende : Gabriel Ricardes CR : DR

Programmateurs internationaux

Publié le 10 novembre 2014

Gabriela Ricardes  dirige le Pôle Cirque de la ville de Buenos Aires et le centre culturel San Martin, structure dont il dépend.  Elle raconte la montée en puissance du cirque contemporain en Argentine et comment celle-ci s’est appuyée sur les exemples français.

Quelle place occupe le cirque en Argentine ?

Gabriela Ricardes : Il était très populaire sur le territoire via des « écoles de loisirs » souvent dirigées par des familles de cirque. Suite au régime militaire, avec le retour de la démocratie, beaucoup de compagnies ont eu envie de sortir des théâtres. Le théâtre de rue s’est alors beaucoup développé. Jusqu’aux années 2000, ce mouvement s’est prolongé de manière très désorganisée mais sans que s’invente un cirque contemporain. Puis nous avons fondé une école, El coreto, qui a tissé des relations fortes avec Rosny et Châlons.

Le cirque français a-t-il eu une influence dans cette mutation ?

G.R. : Notre association n’avait pas de soutien public initialement, hors l’Institut français. On a donc commencé à recevoir des petites formes venues de France, avec Adrien Mondot ou Jean-Baptiste André par exemple.  Nous avons également invité trois metteurs en scène français à créer les spectacles de fin d’année avec les élèves de l’école. Nous avons multiplié les échanges et tout cela a apporté de l’air frais. Le ministre de la Culture de la Ville de Buenos Aires et le recteur de l’Université nationale publique sont venus voir des productions et ont voulu agir. L’Université a ouvert un cursus arts du cirque en 2008. La même année naissait le Pôle cirque de la ville de Buenos Aires, et ce travail fait maintenant référence dans d’autres régions d’Amérique latine. On travaille avec la Colombie, avec Santiago du Chili qui va ouvrir un Pôle Cirque. Et à l’intérieur du pays, un réseau de diffusion commence à se créer. Par ses structures et son esthétique, le cirque français nous a beaucoup inspirés.

« Par ses structures et son esthétique, le cirque français nous a beaucoup inspirés. »

Ce développement du cirque rencontre-t-il l’intérêt du public ?

G.R. : Buenos Aires est une ville très tournée vers le spectacle vivant mais ma plus grande satisfaction est que nous assistons à un mélange des publics. Phia Ménard est une star chez nous. Avec Camille Boitel et Johann le Guillerm aussi, un public amateur d’avant-garde s’est mêlé aux couches populaires du quartier où nous sommes installés. Au total près de 400000 personnes par an viennent voir du cirque à Buenos Aires.

Propos recueillis par Eric Demey

 

Focus Cirque 2014 de l’Institut français, à Auch et Toulouse, du 17 au 21 octobre. www.institutfrancais.com

A propos de l'événement


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