L’artiste suisse Julian Vogel présente « Ceramic Circus » avec la céramique comme véritable partenaire de jeu

Renouvelant complètement le concept des assiettes chinoises, Julian Vogel est devenu le spécialiste de la manipulation de ces objets, pourvu qu’ils soient en céramique. Bien au-delà, à travers le diabolo, la sphère, le tube, cette matière ne cesse chez lui de provoquer d’étonnantes rencontres avec le corps, avec le mouvement, mais aussi avec l’espace que l’artiste sculpte à la fois à travers ses spectacles mais aussi dans des installations plastiques intimistes ou monumentales. Ceramic circus est son nouveau solo, qui poursuit sa recherche sur un mode artisanal, au cœur d’un processus artistique fait de bidouillages, de fabrication d’objets, et d’apprentissages divers.

Un homme-orchestre

Ici, l’artiste prend encore le parti de la fragilité, du risque, et du suspense pour agencer son monde. Et c’est sur roulettes qu’il compte bien se frayer un chemin, en patins ou à vélo, comme si les équilibres n’étaient pas assez précaires. La construction et la destruction ordonnent une dramaturgie qui mêle la gravité (dans tous les sens du terme) à l’illusion, à la magie, à l’absurde. Dans cette pièce, Julian Vogel s’attache aussi particulièrement à la question du rythme : il prend à bras-le-corps la notion de roulement de tambour qui précède généralement au cirque la survenue d’un exploit, pour orchestrer ensuite une symphonie de bruits et d’effets sonores provoqués par les objets.

Nathalie Yokel