La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

La saison classique en France - 2009

La guitare classique et exploratrice

La guitare classique et  exploratrice - Critique sortie

Publié le 2 octobre 2009

En enregistrant des transcriptions de Bach ou des œuvres originales de Paganini, Liat Cohen nous révèle des facettes méconnues de la guitare classique. La musicienne franco-israélienne affirme une démarche active de réappropriation, redécouverte et réhabilitation de ce qu’elle considère comme le grand répertoire de son instrument. Un toucher d’une rare finesse au service d’une profonde musicalité.

La guitare est un instrument « familial » chez vous. Présentez-nous votre parcours…
Liat Cohen :
Mon père, qui est mort à la guerre et que je n’ai jamais connu, était guitariste. Il écrivait des chansons et poèmes qui sont, avec sa guitare, la seule chose qu’il me reste de lui. D’une certaine manière, on peut dire que la guitare est mon lien avec lui.

« Je poursuis mon travail de recherche musicale autour de l’identité culturelle de la guitare d’hier et d’aujourd’hui. »  

La guitare est très connue dans les musiques dites actuelles. Pourquoi son image dans la musique classique est-t-elle sous-évaluée ?
L.C. :
C’est vrai que la guitare est peut-être l’instrument le plus populaire dans les musiques traditionnelles, puisqu’il est présent dans la plupart des cultures au monde. Concernant la musique dite classique, l’usage de la guitare, du luth ou de la chittara en Italie était très répandu du XVIème au XVIIIème siècle. L’instrument correspondait au caractère intime des salons et cours où l’on jouait de la musique. L’évolution de la guitare classique vers un instrument plus fort acoustiquement s’est achevée uniquement au XXème siècle, quand les grands compositeurs ont cherché à redécouvrir les nuances des couleurs et des timbres. Pour cette raison, nous avons un large répertoire original pour l’instrument Renaissance, Baroque et Classique, de John Dowland à Boccherini, un « trou » au XIXème siècle et puis une grande richesse de compositions à partir du XXème siècle avec Rodrigo, Villa-Lobos ou Britten, ce qui continue bien évidemment aujourd’hui, avec l’introduction de nouvelles sonorités et de techniques inédites. J’ai souvent l’immense plaisir de travailler avec d’excellents compositeurs dans différents pays d’Europe, d’Amérique et d’Asie sur des créations de concertos avec orchestre, des œuvres en solo et de musique de chambre.

Vous défendez la musique du XVIIIème siècle. Quelle est la particularité de ce répertoire pour la guitare ?
L.C. :
La floraison de la guitare en Europe (notamment à Paris, Venise et Vienne) a abouti à une centaines d’œuvres majeures pour guitare. Dans le disque qui sort, enregistré avec le Quatuor Talich, je poursuis mon travail de recherche musicale autour de l’identité culturelle de la guitare d’hier et d’aujourd’hui. Le répertoire présenté dévoile l’étendue de la palette de ces compositeurs et virtuoses italiens. D’apparence légère, la délicatesse de ces œuvres exige de l’interprète un équilibre parfait, une maîtrise artistique de la forme comme du fond. Un jeu galant et brillant où la guitare devient à la fois un instrument soli et tutti.

Propos recueillis par A. Pecqueur

Sélection discographique :
– Nouveauté / Œuvres pour guitare et cordes avec le Quatuor Talich (Warner Classics). Des chefs-d’œuvre méconnus de la musique italienne pour guitare et cordes.
– « Liat Cohen joue Bach » (Codaex). Des transcriptions efficaces et touchantes (signées Liat Cohen elle-même) de différentes partitions du Kantor de Leipzig.

www.liatcohen.com

contact :
Eugénie Guibert Tél. 01 45 25 94 98
eugenieguibert@couleursmusicales.com
www.couleursmusicales.com

 

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