L’Atelier Lyrique de l’Opéra de Paris
À la tête de l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Paris, Christian Schirm sélectionne tous les ans de jeunes artistes venus des quatre coins du monde. Les heureux lauréats se voient ainsi épaulés tant dans leur développement artistique que dans leur insertion professionnelle.
La sélection est rude, mais cela vaut le coup ! Cette saison, parmi les trois cents jeunes artistes venus auditionner pour rejoindre l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Paris, Christian Schirm et son équipe n’en ont choisi que quatre. Une audition plus que difficile, reflet de l’impitoyable concurrence qui règne aujourd’hui dans le milieu des chanteurs et des musiciens. Mais, une fois l’épreuve franchie, c’est un formidable tremplin qui s’offre aux heureux élus. Devenus salariés de l’Opéra de Paris pour la saison, les musiciens suivent un programme intensif et intègrent une petite équipe (douze chanteurs et quatre pianistes-chefs de chant). D’une part, ils approfondissent leur répertoire, entourés des spécialistes les plus reconnus pour chaque style. D’autre part, ils éprouvent leur technique au sein de la meilleure des écoles : la scène. En effet, l’Atelier Lyrique propose chaque saison une riche programmation.
« Un décollage en douceur »
Cette année, on a pu entendre à l’Amphithéâtre Bastille un mémorable concert consacré à la période new-yorkaise de Kurt Weil et on découvrira en mai, à la MC93, l’Orphée et Eurydice de Gluck. Enfin, cerise sur le gâteau, nos jeunes chanteurs participent à certaines productions de l’Opéra de Paris, en assurant des petits rôles qui leur permettent de se frotter aux grandes productions et de côtoyer les chanteurs stars des premiers rôles. Il arrive même que certains prennent des rôles plus importants à l’exemple d’Alisa Kolosova, jeune mezzo-soprano moscovite qui, en septembre dernier, a joué le personnage d’Olga dans Eugène Onéguine, à Bastille. Après une année, parfois plus, passée en résidence à l’Atelier Lyrique, ces musiciens ont acquis une maturité artistique que seule l’expérience scénique peut donner, ainsi qu’un solide carnet d’adresses ! C’est ce que Christian Schirm appelle « un décollage en douceur ».
Propos recueillis par Sébastien Llinares