György Ligeti par François-Xavier Roth

La musique de György Ligeti (1923-2006) est labyrinthique et paradoxale. Dans Atmosphères et Lontano, œuvres majeures des années 1960, que François-Xavier Roth dirige le 23 novembre, l’hyperactivité instrumentale produit une musique presque immobile ; le Concerto pour piano (1988) est quant à lui un mélange de rigueur et de désarticulation (Jean-Frédéric Neuburger en sera, le 28 novembre, le soliste-équilibriste). Appliquée aux voix, la pensée musicale de Ligeti a produit des chefs-d’œuvre puissants et jubilatoires, tout à la fois absurdes et d’une irrésistible logique ; deux exemples ici : le cycle Síppal, dobbal, nádihegedűvel (2000) pour mezzo-soprano et un ensemble inhabituel de vents et percussions, chanté par Lucile Richardot le 26 novembre, et surtout Le Grand Macabre, unique opéra du compositeur (2 décembre).

Jean-Guillaume Lebrun