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Visages de la danse 2017

Formation, création, production : la symbiose monégasque

Formation, création, production : la symbiose monégasque - Critique sortie Danse
Crédit photo : Felix Dol Maillot Légende : Jean-Christophe Maillot dirige aujourd’hui une structure diversifiée.

Entretien / Jean-Christophe Maillot

Monaco Dance Forum

Publié le 28 février 2017

Depuis 2011, une structure unique réunit Les Ballets de Monte-Carlo, le Monaco Dance Forum et l’Académie Princesse Grace sous la direction de Jean-Christophe Maillot.

Comment est né le Monaco Dance Forum, en parallèle des Ballets ?

Jean-Christophe Maillot : En 2000, lors de la création du Grimaldi Forum, j’ai rencontré le directeur de l’époque et on a eu l’idée de faire ce Monaco Dance Forum, un festival qui serait un grand marché de la danse. J’étais convaincu que compte tenu de la population monégasque, qui est assez internationale, il fallait proposer à Monaco une programmation danse plus complète que ne pouvait le donner une compagnie seule.

Qu’est-ce qui a provoqué le rapprochement entre la compagnie, le festival et l’Académie Princesse Grace ?

J.-C. M. : Au moment du centenaire des Ballets Russes, il y a eu une coupe de budget assez importante à Monaco, où un ministre a considéré que le spectacle vivant n’était pas une priorité. Mon réflexe a été de réunir les trois structures existantes plutôt que d’en supprimer une. Monaco a besoin d’une compagnie de création, d’une structure de diffusion, et d’une académie préprofessionnelle. Cette nouvelle structure est unique au monde, mais c’est lié à la particularité de ce pays, qui est tout petit par la taille.

« Réunir les trois associations indépendantes a permis de conserver l’idée-mère de chacune en réduisant les frais. »

Comment s’est déroulée la fusion ?

J.-C. M. : Réunir les trois associations indépendantes a permis de conserver l’idée-mère de chacune en réduisant les frais, avec un seul conseil d’administration. J’ai voulu protéger tous les salariés, et la difficulté a été de faire comprendre à tout le monde qu’on faisait partie de la même maison. Cela fait sens : la formation est intimement liée au travail de création, et il n’y a pas de création sans échanges avec l’extérieur.

Cette mise en commun pourrait-elle être un modèle pour d’autres villes ?

J.-C. M. : A partir du moment où il y a plusieurs structures dans une ville de taille moyenne, s’il n’y a pas de cohérence entre elles, cela ne fonctionne pas. Quand j’étais au CCN de Tours, j’avais créé un festival contre l’avis du Ministère parce que je ressentais qu’une population a besoin de voir des propositions chorégraphiques diversifiées. Tous les CCN devraient avoir l’obligation d’inviter d’autres chorégraphes, avoir aussi les moyens de le faire, et avoir la possibilité d’avoir un pied dans une structure qui fait de la programmation, pour que se construise une forme de cohérence ou de complémentarité. A force d’avoir spécialisé de manière aussi précise les structures, les propositions deviennent de plus en plus maigres.

 

Propos recueillis par Laura Cappelle

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