Fastes musicaux à l’ombre du château
©Légende : La Chapelle royale du château de Versailles sert d’écrin aux concerts du CMBV. Mention : J.P. Baltel.
Légende : La Chapelle royale du château de Versailles sert d’écrin aux concerts du CMBV. Mention : J.P. Baltel.
Publié le 10 juillet 2008
Fastes musicaux à l’ombre du château
Depuis vingt ans, le Centre de musique baroque de Versailles explore le répertoire français des XVIIème et XVIIIème siècles.
Son anniversaire n’est pas passé inaperçu. Plus d’une centaine de concerts ont commémoré les vingt ans du Centre de musique baroque de Versailles, sans compter les affiches dans le métro parisien et les spots télévisés. Une visibilité nouvelle pour cette institution jusqu’alors connue des aficionados. Car le CMBV a sa spécialité : faire redécouvrir la musique française des XVIIème et XVIIIème siècles. « La création du centre en 1987 reposait sur un paradoxe, rappelle son actuel directeur Hervé Burckel de Tell. D’un côté, il y avait un renouveau du baroque, et de l’autre, un effacement de la musique française ». Place donc à Rameau, Lully, Charpentier, mais aussi aux compositeurs moins connus, comme Desmarets ou Destouches. Le public a ainsi pu redécouvrir des chefs d’œuvres oubliés – la production du Semele de Marin Marais est encore dans toutes les mémoires. « Mais le CMBV n’est pas qu’un festival. C’est aussi un centre de recherche, une maison d’édition, un lieu de formation… », ajoute Hervé Burckel de Tell.
Liens avec les salles parisiennes
Avec un budget de 4 millions et demi d’euros, le Centre réalise un travail « archéologique » de fouille dans les bibliothèques pour ensuite restaurer les partitions. « Nous allons de la source musicale à la production publique », dixit Hervé Burckel de Tell. Les représentations ont très souvent lieu au Château de Versailles, dont les liens sont délicats avec le CMBV, entre indépendance et association. « Cela se passe de mieux en mieux. Le premier directeur du Château, Hubert Astier, n’aimait pas le baroque et donc pas le CMBV. Puis avec Christine Albanel, nous avons créé un cadre juridique et financier. Et aujourd’hui, avec Jean-Jacques Aillagon, la musique baroque est chez elle à Versailles comme Le Nôtre dans ses jardins », explique Hervé Burckel de Tell. Mais le centre ne tient pas pour autant à se limiter à Versailles, et continue de tisser des liens avec les salles parisiennes, tel le Théâtre des Champs-Elysées ou encore l’Opéra-Comique. Outre une exploration du répertoire de la deuxième moitié du XVIIIème siècle, les futures orientations convergent vers le lyrique. On attend d’ores et déjà la résurrection, en 2009, d’Andromaque, la seule tragédie lyrique écrite par Grétry.
A. Pecqueur