Être confronté très tôt au milieu professionnel

©© Guillaume Bales / Gaëlle Estève, apprentie à la corde lisse à l’Académie Fratellini.

Publié le 10 octobre 2009

Spécialiste de la corde lisse, Gaëlle Estève est en troisième et dernière année à l’Académie Fratellini. Elle revient pour nous sur les particularités de cette formation en alternance, où les circassiens sont de véritables apprentis.

«En faisant une année-test en école préparatoire à Cannes, le cirque est devenu pour moi une évidence.
J’ai choisi de me présenter à l’Académie parce que je voulais y retrouver Valérie Dubourg, une prof que j’avais eue en amateur et qui avait cru en moi. J’avais très envie de continuer le travail avec elle. Et l’Académie est la seule école qui fonctionne sur l’apprentissage. Je voulais développer techniquement mon travail, je savais que j’avais beaucoup à apprendre et que les trois ans allaient vite passer. L’école nous permet de travailler à l’extérieur, de rencontrer du monde. C’est un peu ça qui m’avait attirée, je savais que j’allais toujours pouvoir faire le parallèle entre mon travail d’entraînement et mon travail d’artiste sur scène.
C’est très enrichissant d’être confronté très tôt au milieu professionnel au lieu d’être « largué » en sortant de l’école. L’Académie nous propose des projets, pas forcément au sein de l’école. Par exemple en ce moment je travaille avec l’Opéra de Dijon pour un opéra qui va se jouer début mars.
Parfois on se sent un peu perdus car beaucoup d’informations arrivent en même temps, beaucoup de projets se croisent, mais je pense que cela fait partie du métier. J’espère qu’en sortant de l’école j’aurai aussi plein de projets et que je serai capable de les gérer. Quelquefois on se dit que la formation n’avance pas car on a beaucoup été à l’extérieur, quelquefois, on a besoin de sortir car cela fait longtemps que l’on ne s’est pas engagé dans un projet… C’est un juste milieu à trouver, qui n’est pas toujours évident.»

Propos recueillis par Nathalie Yokel