Un travail avec une autre culture
Loïc Touzé fait partie de ces chorégraphes [...]
Le Cirque contemporain en France
Nommé en 2013 à la direction du Centre dramatique national de Haute-Normandie, David Bobee a fait de la transdisciplinarité sa marque de fabrique. Le metteur en scène revient sur l’essence de son univers artistique.
« Le fait que je n’aie pas suivi une formation théâtrale, mais cinématographique, que je n’aie découvert le théâtre qu’à l’âge de 20 ans, en le pratiquant avec des artistes qui en savaient plus que moi, a évidemment orienté mon rapport au plateau et la représentation. Je n’ai jamais eu en moi l’idée de frontières théâtrales à respecter, comme je n’ai jamais dissocié la voix des interprètes du reste de leur corps… Pour moi, le déplacement d’un corps sur scène crée du sens : on peut projeter toute l’humanité sur un individu seul en scène. Dans mes créations, je me sers autant des corps et du sens qu’ils apportent, des liens métaphoriques qu’ils peuvent entretenir avec le monde, que des textes.
Un théâtre décloisonné
Je crois que le théâtre est suffisamment généreux pour se nourrir et intégrer toutes sortes d’influences, pour s’ouvrir à d’autres formes comme le cirque, la danse, les arts visuels… Depuis que j’ai travaillé pour la première fois avec des acrobates, au milieu des années 2000, je n’ai plus jamais fait de spectacles sans faire appel à l’un d’entre eux. Car il me semble que le théâtre d’aujourd’hui doit correspondre à notre époque. Il doit être complexe, décloisonné, métissé, hybride… Pour moi, il y a quelque chose de fondamentalement politique dans le corps d’un acrobate, dans sa façon de créer du renversement, de défier la gravité, de se tenir à la périphérie. Car c’est finalement depuis la périphérie que l’on voit le mieux ce qui se passe au centre… »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat