La Terrasse

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Le Cirque contemporain en France

Clowns sans Frontières fête ses vingt ans

Clowns sans Frontières fête ses vingt ans - Critique sortie
crédit Olivier Ouadah

Fondation BNP Paribas : 15 ans d’engagement auprès des Arts du Cirque

Publié le 11 novembre 2014

Clowns Sans Frontières porte le rire dans le monde entier, aux enfants des rues et des réfugiés. Cette année, l’ONG a vingt ans et organise trois fêtes d’anniversaire, à Lille, Paris et Marseille, pour faire découvrir ses missions, que Sébastien Bris coordonne depuis neuf ans.

« Notre but est que les enfants qui deviennent adultes trop vite vivent des moments d’enfance. »

Comment l’association est-elle née ?

Sébastien Bris : En 1993, le clown Tortell Poltrona animait des ateliers dans une école de Barcelone dont les élèves avaient des correspondants en Croatie. Les enfants espagnols ont proposé que Tortell aille en Croatie pour jouer des spectacles auprès de ces enfants, dans le camp où ils étaient réfugiés. Il est parti un mois, et, de retour en Espagne, il a créé une association et convié des amis artistes, dont le musicien français Antonin Morel qui a créé en 1994, Clowns Sans Frontières France. Aujourd’hui, il existe douze associations dans le monde, regroupées dans une fédération, la Fédération Internationale des Clowns Sans Frontières. L’objectif est d’améliorer la prise en charge psychologique des enfants victimes des guerres, de l’exclusion et des crises, via des activités artistiques. Nous travaillons toujours en partenariat avec des ONG, telles Médecins du Monde, Action contre la faim, Plan, Médecins Sans Frontières, auxquelles nous amenons notre expertise artistique.

Quelles sont vos sources de financement ?

S. B. : Des fonds publics (le ministère de la Culture, le ministère de la Jeunesse et des Sports, la Ville de Paris, le ministère des Affaires Etrangères, l’Institut français, l’Adami), des partenariats avec des fondations d’entreprises du secteur privé (la Fondation BNP Paribas, Air France) et des petites PME (comme Kobojo, qui a fait une opération de vente à notre profit en septembre), des dons privés, des actions, comme lors de la tournée de Matthieu Chedid, parrain de notre association.

Comment votre association fonctionne-t-elle ?

S. B. : Avec trois permanents salariés et des artistes bénévoles. Quand nous avons un nouveau projet, nous proposons à un artiste, qui a déjà travaillé avec nous et est en phase avec notre fonctionnement, de devenir référent du projet. Il part en repérage sur le terrain pour rencontrer les acteurs locaux et a carte blanche pour composer son équipe avec des artistes capables de faire face à des situations parfois difficiles. Chaque projet peut durer plusieurs années : ainsi à Madagascar depuis quinze ans, ou en Uruguay depuis huit ans. Chaque année, il y a peu de nouveaux projets : cette année, nous en inaugurons deux, un à Haïti et un autre au Tchad.

Quel est le contenu de chaque projet ?

S. B. : Les artistes organisent des spectacles, des ateliers de théâtre, de chant ou d’écriture auprès des enfants ou des travailleurs sociaux. Nous accompagnons aussi les artistes locaux dans le développement de leurs initiatives : ainsi le projet inauguré en Egypte en 2009 est désormais autonome. Nous nous adressons surtout aux enfants, même si, souvent, tout le monde vient voir les spectacles. Notre but est que les enfants qui deviennent adultes trop vite (à six ans, un enfant des rues est autosuffisant et ne prend pas le temps de jouer) vivent des moments d’enfance.

Que se passera-t-il le 29 novembre au Carreau du Temple ?

S. B. : La fête ! Nous avons voulu faire découvrir l’association de l’intérieur. Nous allons transformer le Carreau du Temple en aéroport détourné. A partir de midi, et jusqu’au bal du soir, les artistes de Clowns Sans Frontières vont créer des saynètes à partir de leur expérience du terrain. Le but est de faire connaître l’association et de réunir tous ses membres. Et comme les Clowns Sans Frontières viennent de toute la France et que nous voulons toucher le plus de gens possible, nous fêterons aussi notre anniversaire à Marseille et à Lille.

 

Propos recueillis par Catherine Robert

 

Le 31 octobre, à la Gare Saint-Sauveur, à Lille. Le 29 novembre, de 12h à 23h, au Carreau du Temple, à Paris. Les 19 et 20 décembre, au Daki Ling, à Marseille. Site : www.clowns-sans-frontieres-france.org

A propos de l'événement


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