La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Le Cirque contemporain en France

Au cœur des réseaux

Au cœur des réseaux - Critique sortie
© DR (Vanessa Silvy), Bruno Klein (Sophie Renaud)

Publié le 10 novembre 2014

Sophie Renaud, directrice du département Echanges et coopérations artistiques, et Vanessa Silvy, chargée de mission pour le Cirque, les Arts de la rue et la Marionnette, reviennent sur les principales actions menées par l’Institut français en faveur du cirque hexagonal. 

Quelle est la principale mission de l’Institut français en ce qui concerne les arts vivants ?

Sophie Renaud : Notre mission, en tant qu’opérateur du ministère des Affaires étrangères, est d’accompagner la visibilité des scènes artistiques françaises à l’international, de favoriser la mise en relation de nos artistes avec les réseaux professionnels étrangers. La coopération est également une dimension très importante, j’entends par là tout ce qui permet à des artistes français de travailler en résidence à l’étranger, à l’occasion de projets qui les font se mêler à des équipes artistiques ou des partenaires d’autres pays. Notre mission est d’accompagner toutes les particularités françaises à l’international, tout ce qui distingue la France. Le cirque, très clairement, fait partie des disciplines pour lesquelles les artistes français ont développé des formes extrêmement singulières, que l’on ne retrouve pas ailleurs. Nos artistes de cirque sont très demandés par les programmateurs du monde entier. Avec la danse et les musiques actuelles, le cirque est aujourd’hui devenu l’un des domaines les plus visibles dans l’action internationale.

Dans quelle mesure vos actions ont-elle été déterminantes dans cet accroissement de visibilité ? 

Vanessa Silvy : Pour que les gens soient en demande, il faut que nous mettions des projets et des artistes en avant. Notre rôle est de rendre visible ce qui nous semble le plus pertinent, à un moment donné. C’est en partie parce que nous avons eu une action volontariste en direction du cirque, parce que nous avons décidé de proposer des programmes spécifiques qui lui ont donné une place singulière, que la demande pour ce secteur s’est accrue.

«  Il faut que nous mettions des projets et des artistes en avant. » V. S.

Vers quoi ces programmes ont-il tendu ?

S. R. : D’abord, l’une des choses essentielles est la question du repérage des scènes artistiques. On a, en France, une offre artistique énorme dans le secteur du cirque. Les professionnels étrangers ont souvent beaucoup de mal à se repérer. Un programme comme les Focus nous permet de faire connaître les équipes artistiques qui nous semblent intéressantes, et qui disposent de capacités de développement à l’international. En collaboration avec un festival prescripteur, nous présentons donc à des professionnels étrangers – que nous faisons venir, sur un temps concentré, grâce au soutien des bourses de mobilité mises en place par les ambassades de France à l’étranger – une cartographie du cirque français d’aujourd’hui, avec des propositions appartenant à différentes esthétiques et différentes formes d’écriture.

« Concentrer, à la fois, le repérage et la mise en relation des professionnels. » S. R.

Le premier Focus cirque a eu lieu en 2012 et le prochain se tiendra en octobre à Toulouse…

V. S. : C’est ça. En 2012, nous nous sommes appuyés sur le festival Hautes Tensions, ainsi que sur des partenaires de programmation parisiens. Cette année, le Focus est organisé en partenariat avec la ville de Toulouse et la région Midi-Pyrénées. Il s’articulera autour du festival CIRCa, à Auch. Une caractéristique importante des Focus est de permettre la rencontre de programmateurs d’une même zone géographique, afin qu’ils puissent échanger et se mettre à travailler ensemble. Envoyer une compagnie à l’autre bout du monde pour quatre dates, dans un seul lieu, n’a pas vraiment de sens… L’idée est de faire en sorte que des programmateurs puissent partager un projet et élaborer des programmes de diffusion communs.

S. R. : Pendant longtemps les professionnels étrangers venaient en France à différents moments de l’année. Ils voyaient des tas d’équipes, mais pas forcément des artistes de notre pays. Notre but est vraiment de mettre en valeur et de faire connaître le travail des équipes françaises qui, non seulement ont des propositions fortes, mais sont capables de faire voyager leurs spectacles à l’étranger. C’est l’une des vraies singularités des Focus : concentrer, à la fois, le repérage et la mise en relation des professionnels.

A travers quelles autres actions accompagnez-vous la présence des compagnies françaises à l’étranger ?

V. S. : En dehors des focus, notre travail consiste à repérer la demande d’artistes français à l’étranger, afin de les accompagner, c’est-à-dire de mettre à leur disposition des moyens financiers permettant à leurs spectacles de voyager. Nous aidons soit l’ambassade qui invite une compagnie, soit la compagnie elle-même, soit un festival étranger qui souhaite programmer une équipe française.

S. R. : Nous nous situons au cœur des réseaux. Notre rôle est vraiment de croiser les points de vue, les demandes et les attentes de trois types d’interlocuteurs : les compagnies françaises, les professionnels étrangers et le réseau culturel. Cela, en portant une attention particulière aux scènes artistiques les plus contemporaines et les plus innovantes.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

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