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Visages de la danse 2020

Alan Lucien Øyen crée pour le Ballet de l’Opéra de Paris

Alan Lucien Øyen crée pour le Ballet de l’Opéra de Paris - Critique sortie  Paris Palais Garnier
xAlan Lucien Øyen Crédit : Massimo Leardini

Entretien / Alan Lucien Øyen

Publié le 26 février 2020

Artiste en résidence au Ballet national de Norvège et chef de file  d’une nouvelle génération de chorégraphes scandinaves, Alan Lucien Øyen crée ce printemps pour le Ballet de l’Opéra de Paris.

Vous allez travailler pour la première fois avec le Ballet de l’Opéra de Paris. Que ressentez-vous à l’idée de cette collaboration ?

Alan Lucien Øyen : C’est en effet ma première fois et j’en suis très excité. Cette compagnie est l’une des meilleures au monde. Je sens une grande ouverture d’esprit de la part des danseurs et une intense curiosité à l’idée d’expérimenter quelque chose de nouveau. C’est à la fois inspirant et motivant.

Travailler avec les danseurs du Tanztheater Wuppertal et maintenant avec ceux du l’Opéra est-il différent d’une création pour votre compagnie ?

A.L.Ø. : Oui et non. J’approche chaque compagnie que je rencontre et chaque processus de création de la même façon : « starting over », recommencer avec les personnes qui sont en face de moi. La pièce que nous finirons par créer sera le résultat de notre rencontre. Cela dit, j’utilise autant, voire plus, le théâtre que la danse, je suis donc sûr que travailler avec moi sera une expérience différente pour les danseurs de l’Opéra. Mais c’était également le cas pour les danseurs légendaires du Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch.

« Il y aura dans cette création une étroite fusion entre les mots et les mouvements. »

Vos pièces sont en effet très théâtrales. Y-aura-t-il beaucoup de texte dans celle-ci ?

A.L.Ø. : J’aspire à écrire pour les danseurs de l’Opéra et Helena Pikon, du Tanztheater Wuppertal, se joindra à nous dans ce processus. Il y aura dans cette création une étroite fusion entre les mots et les mouvements. Peut-être n’y-aura-t-il pas vraiment beaucoup de texte, qui sait ? Je suis constamment préoccupé par l’idée de mise en scène dans la vie de tous les jours. Y a-t-il une différence entre réalité et fiction ? Je trouve que c’est très souvent une question de perception. La construction de cette pièce viendra du travail en studio avec les danseurs, de nos explorations collectives. Je vais créer pour un assez large groupe de danseurs, mais m’efforcerai de créer quelque chose qui, je l’espère, donnera un sentiment d’intimité.

Pouvez-vous nous parler de la scénographie ?

A.L.Ø. : Je travaille avec Alex Eales et Stine Sjøgren qui s’occupe des costumes. Nous nous inspirons des dioramas et de leur dualité. Ceux des musées d’histoire naturelle en sont de bons exemples. Ce sont des faux évidents : une peinture sur un mur nu, mais l’animal placé devant est réel, mais mort. Si vous choisissez de croire ce que vous voyez, l’image est saisissante. Mais en même temps, ces tableaux mis en scène sont souvent des réalités qui se mentent à elles-mêmes. Comme nous, qui ne parlons jamais vraiment de ce que nous ressentons.

 

Propos recueillis et traduits par Delphine Baffour

A propos de l'événement

Alan Lucien Øyen crée pour le Ballet de l’Opéra de Paris
du samedi 11 avril 2020 au lundi 18 mai 2020
Palais Garnier
Place de l'Opéra, 75009 Paris

Tél. 08 92 89 90 90. www.operadeparis.fr. Durée : 2h avec 1 entracte.

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