« Le chœur des femmes », de la compagnie Actes Uniques, donne voix aux patientes victimes de violences médicales.
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Sous la direction de Marilyn Leray, Mégane Ferrat confère une intensité singulière à Lola, adolescente empêtrée dans les inquiétudes et les instabilités de son âge. Un monologue de Guillaume Lavenant qui réinvente le personnage emblématique de L’Attrape-cœurs.
Bonnet vissé sur la tête, couteau fourré dans la poche, Lola n’a rien d’une jeune fille en fleur. Rien d’une âme frêle et docile que l’on assujettit. Elle a d’ailleurs choisi d’abandonner son prénom pour se faire appeler Holden, en hommage au personnage emblématique de L’Attrape-cœurs (The Catcher in the Rye, publié en 1951). Marchant dans les pas de cet antihéros tourmenté, l’adolescente de 16 ans a décidé, un jour, de ne pas rentrer chez elle. Elle attend sa meilleure amie, Luce, qui doit l’accompagner dans sa fugue. C’est lors de ce moment d’entre-deux, de cette parenthèse introspective, qu’elle s’adresse à nous, comme Holden Caulfield s’adresse aux lectrices et lecteurs du roman qui rendit J. D. Salinger mondialement célèbre. Captivée par ce classique de la littérature américaine, Marilyn Leray a demandé à Guillaume Lavenant d’en écrire une mise en miroir féminine et contemporaine.
Un rythme, un ton, une présence
Holden est ainsi né, prenant la forme d’une déambulation sinueuse au sein d’un esprit et d’une mémoire en quête de sens. Ce sont toutes les fragilités de l’adolescence qui s’expriment dans ce texte dont Mégane Ferrat s’empare avec une force d’interprétation étonnante. Diplômée du Conservatoire national supérieur d’art dramatique en 2019, la jeune comédienne impose d’emblée un rythme, un ton, une présence. Pleinement habitée par les incertitudes de son personnage, elle fait palpiter sa fougue et sa colère. Sa vulnérabilité, aussi. La mise en scène de Marilyn Leray est d’une simplicité teintée d’exigence. Elle plonge Holden dans une tension sans échappatoire. Nerveuse, emportée, au bord des dérives de la folie, cette cavalcade théâtrale en terre de jeunesse a la saveur de la lucidité, la profondeur de vérités qui éclairent autant qu’elles ébranlent.
Manuel Piolat Soleymat
à 14h50, jours impairs, relâche le 17 juillet.
Tél. : 04 90 85 12 71.
Durée : 1h05.
Spectacle vu au Théâtre des Halles en 2024.
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