Yotam Silberstein
« The Village » : nouvel album du [...]
Forte d’une énergie et d’un enthousiasme communicatifs, la violoniste mène de front plusieurs projets qui voyagent du swing manouche aux sons de l’Orient, en passant par la chanson française et le jazz.
Elle n’arrête pas, Aurore Voilqué. On la retrouve en tournée avec Thomas Dutronc, en quête de cet « esprit manouche » auquel son instrument, le violon, reste indissolublement attaché. Qu’aurait été Django Reinhardt sans faire la paire avec Stéphane Grappelli ? C’est par le biais du style manouche qu’Aurore est venue au jazz, à l’adolescence, en recherchant le contact des dignes représentants du genre auxquels elle n’a jamais craint d’aller frotter ses cordes dans les bœufs, après quelques leçons prises avec Pierre Blanchard. Débrouillarde, elle l’a toujours été, travaillant seule son instrument, faute de professeur, en Afrique où ses parents avaient été mutés. Cameroun, Niger, Maroc… Elle a gardé de son enfance la conviction que la musique est un langage universel.
Deux albums en même temps
Si son premier groupe, l’Aurore Quartet, s’inspirait du Quintette du Hot Club de France, elle a depuis élargi sa palette, allant vers d’autres formes, même si elle reste une férue de swing, énergique et virevoltante sur l’instrument. Et si avec l’organiste Rhoda Scott, elle a enregistré un album en hommage à Django, pour autant Aurore Voilqué ne se laisse pas enfermer dans une case. La sortie simultanée de deux disques très différents l’illustre brillamment. D’un côté, « Machins choses et autres trucs très chouette » dans lequel elle a augmenté son groupe d’une section de soufflants, par amour du big band, la voit pousser la chansonnette entre deux solos. De l’autre, l’ambitieux « Orient Occident », réunit des musiciens venus du Maroc, de Grèce, de Turquie, de France et de Suisse, et s’affirme joliment en « message d’amour et de paix ». Un sacré tempérament !
Vincent Bessières
à 20h30. Tel 01 55 18 54 00.
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