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Frédéric Fisbach et Dida Nibagwire présentent une adaptation jouée en kinyarwanda, portée par des interprètes rwandais, dans une choralité qui se diffracte et tend à amoindrir l’intensité des situations. De beaux moments subsistent.
« J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles. » écrit Gaël Faye à propos de son excellent ouvrage, qui retrace le basculement d’une vie tranquille vers les fractures, la violence, l’horreur du génocide. Jouée en kinyarwanda (la gymnastique du regard avec surtitrage mobilise), portée par des interprètes rwandais, l’adaptation est co-mise en scène par Frédéric Fisbach et Dida Nibagwire, productrice et directrice de L’Espace, un lieu culturel à Kigali. La pièce a d’abord été présentée à Kigali et dans les villages du Pays aux Mille Collines, là où commença le génocide. La trame narrative suit le parcours d’une famille qui vit au Burundi à Bujumbura – le père français, la mère rwandaise, les enfants Ana et Gabriel. C’est à travers les mots de ce dernier qu’est contée l’histoire, des mots limpides, puissants, qui disent la poésie de l’enfance depuis son souvenir, le basculement d’une vie, d’une société. « Je ne me rappelle pas du moment où on s’est mis à penser différemment.» Il raconte la fracture familiale lorsque les parents se séparent, la fracture d’un corps social qui se désintègre et avance tranquillement vers le pire. « Le fond de l’air avait changé. »
Des moments poignants
La mise en scène mêle la parole, la danse, le chant et la musique, jouée en direct au son d’instruments traditionnels dont l’inanga ou la flûte. Les douze interprètes livrent une parole en mouvement, qui circule et se diffracte, chacun endossant divers rôles, variant les adresses. Frédéric Fisbach interprète le mari, en français, dans une présence autre. Au sein d’une scénographie très épurée, les interprètes se déplacent beaucoup, créent de multiples points de focale, sans se départir d’une forme ludique reliée au monde de l’enfance qui tient la violence à distance. Si ce parti pris de mise en scène tend à amoindrir la densité des situations, à diluer l’intensité et la consistance des relations, des moments beaux et poignants émergent, notamment dans la dernière partie riche en émotions.
Agnès Santi
à 22h. Relâche le 19 juillet. Tél : 04 90 14 14 14. Durée :1h45.
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