Volmir Cordeiro présente Abri à Points Communs.

Danseur, chorégraphe, chercheur et pédagogue, Volmir Cordeiro multiplie, dans le cadre de sa résidence à Points Communs, les actions auprès des étudiants, apprentis danseurs et spectateurs du département du Val-d’Oise. Il y présente également son travail, toujours extravagant et transgressif, dont l’esthétique est fondée sur le rapport au costume. Après Métropole la saison dernière (création au sein de laquelle il mettait en scène la volonté de contrôle et d’oppression, les élans libérateurs et l’irruption de nouvelles technologies aliénantes dans nos villes), l’artiste brésilien propose cette saison un nouvel opus : Abri.

Un Abri pour faire face aux désastres du monde

« Être Abri ça veut dire être avec des amis, provoquer la pensée, organiser des fêtes, occuper le terrain, […] animer l’intelligence de l’action […] pour se protéger », déclare le chorégraphe dans sa note d’intention. L’enjeu est de créer un refuge pour se protéger de la violence sociale, du « capital cannibale », d’une volonté de surpuissance mortifère pour l’être humain comme pour les écosystèmes. Volmir Cordeiro invite sur scène un groupe de dix éco-clowns-queers-marginaux qui rient de notre façon de nous penser immortels. Ils construisent une communauté par la force de la joie, inventent avec courage un territoire « peuplé d’humour, de diversité, de vitalité ». Lorsque nous nous entretenions avec lui à propos de Métropole, Volmir Cordeiro nous rappelait cette phrase d’Elsa Dorlin : « Un pas de danse est déjà une manière de s’engager dans le combat ». Avec Abri, il continue de lutter à sa manière, de façon expressionniste, pour un monde plus solidaire.

Delphine Baffour